Réanimé sept fois plutôt qu’une, il n’en conserve aucune séquelle
Radio-Canada
Le voir chanter et gratter sa guitare de façon si énergique est presque invraisemblable lorsqu’on apprend que Jean-Paul Roy vient à peine de quitter l’hôpital où il a passé 35 jours, dont 14 aux soins intensifs. L’homme de 68 ans raconte qu’il a dû être réanimé à sept reprises avant de subir une chirurgie cardiaque qui lui a sauvé la vie. Il s’en tire sans séquelle.
Ma femme aime bien me présenter en disant : c’est mon nouveau mari version 2.0, il est mort sept fois ! [rires] Dans ce temps-là, les gens se redressent et écoutent, sourit l’homme qui s’émeut chaque fois qu’il prend un moment pour réfléchir à la chance qu’il a d’être toujours en vie.
Sans l’intervention rapide d’une femme qui lui a prodigué les premiers soins, il n’aurait manifestement jamais raconté son histoire. Le 13 octobre, lors de son habituelle promenade à vélo, sa route a bien failli prendre fin de façon définitive sur le chemin de la Vallée-du-Parc.
J’ai téléphoné à Marguerite (son épouse) parce que là, ça ne feelait pas. Je me suis assis dans la cour de la madame où ça s’est passé. J’ai un souvenir que je vois arriver le Subaru et après ça, blackout total. Je ne sais pas ce qui s’est passé, tout ce que je sais, c’est ce qu’elle m’a raconté, explique l’homme.
Jean-Paul Roy était visiblement mal en point. Marguerite Fréchette venait de mettre sa bicyclette en sécurité et revenir à sa voiture lorsque son conjoint s’est écroulé, victime d’un arrêt cardiaque.
Il a crié durant au moins 10, 15 secondes, les deux poings fermés, très, très serrés, comme pour se battre. J’arrête l’auto et je fais le tour, je vais sur son côté. Je lui dis Jean-Paul, reste avec moi. C’est un stress terrible. Je l’ai vu. Il a perdu connaissance et quelques secondes après, il avait les yeux entre-ouverts… c’était terminé. J’ai dit à Cristelle : vite, appelle les secours et viens m’aider.
Cristelle, c’est celle qui lui a sauvé la vie. Elle préparait le repas pour ses trois enfants lorsque Marguerite Fréchette, qui était pour elle parfaite inconnue jusqu’à ce moment, a frappé à sa porte pour demander de l’aide.
Il fallait le sortir de sa voiture. Mon fils a demandé au voisin de venir m’aider. On l’a tiré en dehors du véhicule. Il n’y avait plus de pouls, plus de respiration. J’ai commencé les compressions. Une chance que j’avais mon cours !, explique Cristelle Sénécal-Ayotte.
Dans ce secteur reculé, les ambulanciers ont mis une dizaine de minutes à arriver.