Réactions aux excuses du pape : « le processus de guérison peut enfin commencer »
Radio-Canada
Les excuses du pape François présentées aux peuples autochtones pour les mauvais traitements qu’ils ont subis dans des pensionnats par des membres de l’Église catholique ont été reçues avec beaucoup d’émotion, vendredi, dans la grande région de la capitale nationale.
Sur les réseaux sociaux, les membres de la communauté autochtone d’Ottawa et de l'Outaouais se sont relayés les propos du pape à une vitesse vertigineuse.
« Je ressens de la honte pour le rôle qu'un certain nombre de catholiques ayant des responsabilités éducatives ont joué dans l'abus et le manque de respect pour l'identité, la culture et les valeurs spirituelles des peuples autochtones du Canada. »
À Kitigan Zibi, Aurel Dubé est encore tout ébranlé de ce qu’il vient d’entendre à la télévision.
On attendait le message du pape depuis plusieurs années. Je n'ai pas besoin de vous dire que c’est avec beaucoup d’émotion que je l’ai écouté ce matin, a-t-il raconté.
En entendant les paroles du pape François, il a immédiatement eu une pensée pour son grand-père qui a pris de grands risques à l'époque en cachant ses tantes des autorités ecclésiastiques parce qu'il ne voulait pas qu’elles aillent dans un pensionnat autochtone.
Il était passible d'emprisonnement, a raconté M. Dubé. Car on le savait qu’il y avait des choses pas correctes qui se passaient dans ces pensionnats-là.
« Imaginez, aujourd'hui, on s'inquiète quand notre enfant revient de l'école avec du retard. Nous, nos enfants partaient et ne revenaient pas. »
Aurel Dubé a également eu une pensée pour sa tante Jacqueline qui chaque fois qu’elle entend siffler un train, même 60 ans plus tard, replonge dans ses douloureux souvenirs de jeune pensionnaire à Pointe-Bleue au Lac-Saint-Jean.