
Réacteurs nucléaires modulaires : entre soutien et scepticisme chez les Premières Nations
Radio-Canada
Une quinzaine de Premières Nations du Nouveau-Brunswick appuieraient le développement de réacteurs nucléaires modulaires dans la province, a affirmé mercredi en comité parlementaire à Fredericton le dirigeant d’une des entreprises intéressées à s’y consacrer.
Les réacteurs nucléaires modulaires, qui sont de petite taille, sont présentés comme une façon de répondre aux besoins énergétiques en réduisant drastiquement l’émission de gaz à effet de serre, et comme une pierre angulaire d’un pivot complet vers des énergies propres.
Ces dernières années, tant le Parti progressiste-conservateur, au pouvoir au Nouveau-Brunswick, que le Parti libéral se sont entichés de l’idée. En 2021, Ottawa octroyait 56 millions de dollars à la province pour qu’elle fasse évoluer cette ambition.
Des doutes existent néanmoins sur l’existence d’un marché pour exporter ces réacteurs, les conséquences environnementales des déchets radioactifs, ainsi que sur les sommes et le temps qu’il faudra pour mettre les choses en marche.
De plus, une étude (Nouvelle fenêtre) de l’Université de Colombie-Britannique (UBC) et de l’Université Stanford concluait en 2022 que e volume de déchets résultant des petits réacteurs nucléaires serait de deux à 30 fois plus importante que le volume d’un réacteur typique, et qu’il serait plus complexe d’en disposer.
Terry Richardson, le chef de la Première Nation mi’kmaw de Pabineau, est l’un de ceux qui sont à 100 % derrière cette technologie.
Le nucléaire est cohérent avec sa culture, dit-il. En tant que Premières Nations, nous sommes protecteurs du territoire. La technologie nucléaire n’est pas émettrice de carbone, affirme-t-il. Ça va en réalité résoudre le problème du carbone, dit-il.
Pabineau a signé des protocoles d’entente avec deux entreprises qui veulent développer les petits réacteurs modulaires : Moltex et ARC Clean Energy.
Ces ententes ne sont pas comme des contrats, dit le chef Richardson, et n’obligent à rien. Elles sont cependant une déclaration de la volonté des parties impliquées de travailler ensemble vers un but commun.