
Quota de chansons françaises : le festival de Granby se dit « désolé »
Radio-Canada
Le Festival international de la chanson de Granby (FICG) s'est dit « désolé » mardi à la suite de la sortie du rappeur Samian et de l’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador (APNQL), qui trouvent inacceptable que le festival impose un quota de chanson francophone pour une prestation de l’artiste anichinabé.
Nous avons approché le représentant de Samian pour l’inviter à la prochaine édition, écrit le Festival international de la chanson de GranbyFICG dans un communiqué. Sachant qu’il y a dans son répertoire des titres en français et des titres dans sa langue première, nous avons indiqué à son représentant notre ouverture pour qu’il puisse interpréter des chansons dans ces deux langues, mais que la mission première du festival est de [promouvoir] la chanson francophone, poursuit le communiqué.
Le Festival international de la chanson de GranbyFICG se dit sincèrement désolé de la tournure des événements, et espère continuer le dialogue avec le chanteur pour qu’il participe à la prochaine édition du festival.
Samian avait dénoncé lundi sur sa page Facebook que le Festival international de la chanson de GranbyFICG avait exigé, pour sa performance, que [son] concert [soit] 100 % en français. Mon dernier album est entièrement en Anishinabemowin, et [...] plusieurs de mes chansons sur mes albums précédents contiennent des passages dans cette même langue ancestrale, soulignait-il.
« C’est avec stupéfaction que j’apprends ce matin qu’on refuse ma présence, car mon concert ne serait pas 100 % en français. »
Est-ce qu’encore, en 2022, les langues autochtones doivent être considérées comme des langues étrangères? Ces langues ancestrales d’ici n’ont rien de menaçant pour le français!, s’indignait Samian. J’en ai royalement marre de cette mentalité coloniale! Il est temps de changer ça au Québec!, poursuivait-il.
L’Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador a aussi réagi mardi à cette affaire dans un communiqué, marquant sa consternation au fait que la prestation de Samian soit refusée en raison du contenu principalement en langue autochtone de ses chansons.
« Les langues des Premières Nations ne sont pas une menace au patrimoine québécois, mais bien l'essence même des Premiers Peuples. »
L’Assemblée des Premières Nations du Québec-LabradorAPNQL poursuit en affirmant que malgré plusieurs constats sur la fragilité [des langues autochtones] et malgré le fait que l'UNESCO ait dédié la prochaine décennie à la revitalisation des langues autochtones, le combat demeure; la réaction du FICG en est la preuve.