Quitter le « plus beau métier du monde », une ex-infirmière auxiliaire se confie
Radio-Canada
Le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent a enregistré 88 départs volontaires d'infirmières depuis le début de la pandémie en mars 2020, sans compter les départs à la retraite. Pour mieux comprendre la réalité de ces travailleurs, Radio-Canada a rencontré une infirmière auxiliaire de La Pocatière qui a récemment laissé son emploi.
Jennifer Dubé a donné sa démission et a quitté sa vocation cet été. Elle était infirmière auxiliaire à l'hôpital de La Pocatière.
Je pense encore que c’est le plus beau métier du monde, mais tant que ça va être des conditions comme ça, inacceptables, il va y avoir des démissions en masse.
Le 14 juillet dernier, Jennifer Dubé a rangé son uniforme d'infirmière et accroché son stéthoscope. Après 12 ans d'exercice au CISSSCentre intégré de santé et de services sociaux du Bas-Saint-Laurent, la jeune femme était à bout de souffle.
Quand on rentre, qu'on tourne le coin du mur et qu’on nous dit : "il manque trois personnes aujourd’hui", c’est qu’on sait déjà qu’on va faire plusieurs titres d’emploi dans la journée, relate-t-elle sur son expérience.
L'ancienne infirmière auxiliaire devait parfois effectuer des tâches de secrétaire ou de préposé aux bénéficiaires. Elle affirme avoir tenté de changer les choses en devenant militante syndicale, en vain.
Jennifer Dubé explique, compte tenu de la lourdeur de ses tâches, qu'une erreur de sa part aurait pu avoir de graves conséquences sur des patients. Ça aurait été la personne devant moi dont la vie était en jeu, renchérit-elle.