Quinze façons de te retrouver : transformer une rupture de lien « en lumière »
Radio-Canada
La dernière pièce de la saison du théâtre Le Trident est un spectacle solo où l’interprète et scénariste Anne-Marie Olivier se met carrément en scène. Dans Quinze façons de te retrouver, elle s’inspire d’un fait qu’elle a elle-même vécu, sa sœur qui a décidé de couper les ponts avec elle.
Souvent, je vais travailler en faisant des cueillettes d’histoires vraies, mais là, c’est comme mon premier gros cas d’autocueillette. Le sujet est apparu comme une grande nécessité. Quand un sujet colle, c’est signe que je dois en parler, même si ça vient de l’intérieur, relate l’ancienne directrice artistique du Trident.
« Cette rupture de lien a été le déclencheur de plein de choses. »
Comme son nom l'indique, la pièce se décline en 15 récits ou chapitres qui se veulent des tentatives de réparer le lien brisé. C'est une espèce de pèlerinage, mais je dirais un peu drôle, fantaisiste et loufoque pour cheminer quand on vit ce genre de situations, résume Anne-Marie Olivier.
Pour l’appuyer dans la livraison de la pièce, la metteure en scène Maryse Lapierre l’a accompagnée tout au long du processus. C’est un projet vraiment particulier, j’ai vraiment l’impression de plonger dans son inconscient. Mon processus a été de vraiment lui poser beaucoup de questions, souligne-t-elle
« C’est infiniment personnel, mais à la fois ça s’inscrit dans quelque chose de beaucoup plus gros qui éveille notre humanité et qui nous fait sentir que la vie est importante. »
Les deux s’accordent sur le fait que ce n’était pas l’histoire la plus évidente à imaginer pour les planches. Des fois, on a l’impression que les spectacles à grand déploiement demandent plus d’énergie, mais j’ai vraiment réalisé que ce sont ce genre de spectacles en solo qui doivent vraiment se construire dans une douce dentelle, illustre Maryse Lapierre.
La mise en scène se devait d’être simple pour ne pas distraire du propos. Chaque choix doit être juste. C’est de ne pas laisser l'interprète solo complètement nue, mais en même temps de ne pas trop l’habiller , remarque la metteuse en scène.
Pour s’inspirer, elles ont parcouru plusieurs dizaines de diapositives de l’enfance Anne-Marie Olivier. Ça a été notre point d'ancrage étonnamment. On est dans le présent, mais aussi dans le passé. On est à l'intérieur, mais aussi à l'extérieur, explique Maryse Lapierre.