Questionner les perceptions avec Aime-moi parce que rien n’arrive
Radio-Canada
Les comportements abusifs ou déplacés sont de moins en moins tolérés en société. Lorsqu’on est en présence de ceux-ci, est-ce que notre perception est la même selon le genre de la personne qui agit de manière déplacée? C’est la question que soulève la pièce Aime-moi parce que rien n’arrive de la compagnie Apex Théâtre à Premier acte.
C’est soir de fête au luxueux chalet familial du patron d’une grande compagnie. Trois personnages, travaillant tous pour l’entreprise, s'y retrouvent.
Un couple, Jean et Christine, et Julie, la fille excentrique du patron. Excentrique pour certains, mais carrément déplaisante pour d’autres.
Le décor est planté dans la cuisine d’été du chalet alors que la fête bat son plein dans la pièce d’à côté.
Comment savoir si nous avons un biais selon le genre, si les rôles ne sont jamais inversés? Juste avant de commencer la pièce, les deux comédiens du couple, Catherine Côté et Gabriel Fournier font un tirage au sort avec une pièce de 25 cents. D’un côté, le personnage de Christine sera l’amante, de l’autre, elle sera la fiancée. Et l’inverse pour le personnage de Jean.
Lors de la représentation du 15 mars, Christine était la fiancée. Jean était donc l’amant.
L’amant vient de postuler pour un poste de direction dans la compagnie et espère ardemment cette promotion. La fiancée est l’adjointe du patron et celle-ci a comme mandat de s’assurer discrètement que la soirée se déroule bien. Julie, interprétée par Ariane Bellavance-Fafard, a le cœur à la fête.
Par sa situation, on pourrait croire que Julie sera celle qui fera baver les deux autres tout au long de la pièce. Mais le rapport de force s’inverse et se promène d’un personnage à l’autre.
Les comédiens relèvent le défi de dévoiler une autre facette de leur personnage. La transformation se fait subtilement, sans que le spectateur ne se doute de rien.