
Quelle stratégie le Canada doit-il adopter sur la scène internationale?
Radio-Canada
Tensions avec la Chine, sécurité, gouvernance mondiale, climat. Les dossiers ne manqueront pas pour le nouveau gouvernement fédéral et son ministre des Affaires étrangères. Des experts appellent à une réflexion approfondie sur la place que nous voulons occuper, comme Canadiens, dans un ordre mondial en reconfiguration.
Il a été très peu question de politique étrangère et de relations internationales pendant la campagne électorale fédérale.
Comme le fait remarquer Marie-Joëlle Zahar, professeure au Département de science politique de l’Université de Montréal, les débats des chefs n’ont qu’effleuré des questions comme celles du retrait d’Afghanistan ou des relations avec la Chine. Les propos se limitaient le plus souvent à des slogans, selon elle, qui ne permettent pas une véritable réflexion sur ces questions importantes.
Si des dossiers comme l’Afghanistan ne s'étaient pas imposés dans la campagne [en raison de l’actualité], on n'aurait pratiquement pas entendu parler de politique étrangère. Et ce n'est pas nouveau, souligne-t-elle, car les relations internationales étaient peu abordées au cours des campagnes précédentes, précise-t-elle.
Pourtant, de larges consultations (Nouvelle fenêtre) sur la politique étrangère ont été menées et montrent que les citoyens sont intéressés, ils aimeraient que leur voix soit entendue sur ces questions. Mais on ne leur offre pas ça au menu, déplore-t-elle.
C’est dommage qu'on n'utilise pas les campagnes électorales pour explorer ces interactions qu'il y a entre nos positions à l'international et les choix que nous avons à faire à l'interne. Parce qu'aujourd'hui, on ne peut plus penser les uns sans penser les autres, soutient la chercheuse spécialisée en résolution des conflits.
On n’a qu’à songer aux effets des changements climatiques – qui, en plus d’entraîner sécheresses et feux de forêt, ont des implications sur la circulation dans l’Arctique où rivalisent plusieurs pays, dont le Canada – ou encore à la reprise économique post-COVID, pour ne citer que ces exemples.