Quelle sera l’issue des négociations sur le nucléaire iranien?
Radio-Canada
Au fil du temps, le dossier du nucléaire iranien s’est transformé en un immense jeu d’échecs où les joueurs sont multiples et les enjeux énormes pour tous les protagonistes. L’issue des négociations qui débutent à Vienne le 29 novembre reste incertaine.
Après six mois de suspension, les pourparlers pour ressusciter l’accord sur le programme nucléaire iranien doivent reprendre de façon indirecte comme lors des séances précédentes : les États-Unis d’un côté, l’Iran de l’autre et au milieu les Européens, les Russes et les Chinois qui tenteront de rapprocher les positions.
À première vue, l’équation paraît simple. Les États-Unis-Unis lèvent les sanctions contre l’Iran et, de son côté, Téhéran honore ses engagements de limiter ses activités nucléaires conformément l’accord de 2015.
Or, les choses sont plus complexes qu’elles ne le paraissent. La multiplication des déclarations des protagonistes de ce dossier depuis plusieurs mois montre des divergences profondes qui vont au-delà de la question nucléaire.
Lorsque le président américain Joe Biden est arrivé à la Maison-Blanche, il a répété à plusieurs reprises qu’il réintégrera l’accord une fois que les Iraniens se remettront à honorer leurs engagements. La République islamique d’Iran répliquait à son tour qu’une fois que les Américains auront levé les sanctions, elle se conformera à ses engagements.
Cet échange a duré plusieurs semaines sans donner de résultats concrets.
Après l’élection de Brahim Raïssi à la présidence de l’Iran en juin, le discours a changé de part et d’autre. Échaudés par le retrait unilatéral de Donald Trump en 2018 de l’accord (et la batterie de sanctions qui ont suivi), les Iraniens exigent désormais que Washington s’engage à ne pas se retirer de l’accord comme bon lui semble.
Autrement dit, un signataire qui veut quitter l’accord doit apporter des preuves solides qu’une autre partie a violé ledit accord.
Par ailleurs, Téhéran a réclamé à Washington 10 milliards de dollars de ses avoirs gelés dans des banques étrangères pour mesurer les réelles intentions américaines.