Quelle est votre empreinte carbone en voyageant en avion ou en voiture?
Radio-Canada
Avec le désir du gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) d’encourager les particuliers à prendre l’avion pour visiter les régions du Québec, la question du coût environnemental du transport aérien vient à l’esprit de nombreux citoyens. Mais quelle est la quantité réelle des gaz à effets de serre d’un trajet en avion, comparativement à celle d'un trajet en voiture?
C’est connu, le bilan environnemental du transport aérien est peu reluisant, pour reprendre les mots du scientifique en chef du Québec (Nouvelle fenêtre), Rémi Quirion. Selon les chiffres de 2019, cette industrie était responsable de 2,5 % des émissions de gaz à effet de serre sur la planète.
Plusieurs voyageurs vivent maintenant avec une « honte de prendre l’avion », et choisissent d’éviter le transport aérien. Pour cause, prendre l’avion est présenté comme l’un des gestes individuels les plus polluants. Un seul vol transatlantique aller-retour émet environ 1,6 tonne de CO2. En comparaison, un Québécois produit en moyenne 9,6 tonnes de CO2 par an, rappelle M. Quirion.
Qu’en est-il des liaisons interrégionales? La réponse, qui dépend de plusieurs facteurs, pourrait vous surprendre, surtout si on s’intéresse aux déplacements potentiels d’une personne voyageant seule.
L’utilisation d’un avion de 40 à 50 places a, de façon générale, le même coût environnemental qu’un trajet dans une petite voiture, affirme Claude Villeneuve, professeur titulaire au département des sciences fondamentales à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC) et directeur de la chaire en éco-conseil.
« Pour un trajet qui serait de moins de 1000 km, les vols ont une empreinte carbone par kilomètre passager qui est équivalente à celle d’une voiture compacte, avec une personne à bord. »
Réglons donc tout de suite une chose : sur le plan environnemental, une famille ou même un couple en voyage aura toujours avantage à se déplacer en voiture, plutôt qu’en avion.
Claude Villeneuve dirige Carbone boréal (Nouvelle fenêtre), un outil de recherche et de calcul de l’empreinte carbone qui offre un programme de compensations depuis 2008, et avec lequel nous avons pu estimer l’émission de CO2 de trajets effectués en avion et en voiture.
Plusieurs aspects sont à tenir en compte pour avoir un aperçu représentatif de son coût environnemental lors d’un déplacement en avion. Par exemple, une place en classe affaires ou en première classe aura une empreinte carbone de près du double de celle d’un siège en classe économique, tout simplement pour l’espace occupé dans l’avion.