Que feriez-vous avec un revenu minimum garanti de 1000 $ US par mois?
Radio-Canada
Dans son petit appartement à loyer modique de Los Angeles chichement meublé, Chantel Tolmaire, une Afro-Américaine de 39 ans, vit avec son frère et sa fille de 15 ans, Sydney.
Elle qui a perdu ses deux parents policiers à quelques années d’intervalle apprécie le confort spartiate de ce logement, tout en discutant avec sa fille de la routine quotidienne avec un peu plus d’espoir qu’il y a moins d’un an, lorsqu’elle a perdu son emploi et que son monde s’est écroulé.
On vivait d’une paie à l’autre, dit-elle, avec des trémolos dans la voix, notre maison a été saisie, et on est devenues sans-abri du jour au lendemain. Quelqu'un nous a aidées en nous sous-louant son logement, mais l’argent se faisait rare. Et un ami m’a parlé d’un programme d’aide que la Ville de Los Angeles offrait.
Ce programme, c'est Big Leap, et c’est sa fille Sydney qui l’a poussée à s’inscrire. Je lui ai dit de le faire, si on l’a, tant mieux, si on ne l’a pas, tant pis. Et un peu plus tard, on a été acceptées.
Le programme qui a sauvé la vie de Chantel lui permet de recevoir 1000 $ US par mois sans aucune restriction ni condition d’utilisation.
Celeste Rodriguez, directrice de projet à la Ville de Los Angeles, travaille au sein de l'équipe de Big Leap, ce fameux programme de revenu minimum garanti.
Des familles peuvent ainsi, sans aucune restriction, payer tout ce dont elles ont besoin dans l’immédiat : des soins de santé d’urgence, la réparation d'un frigidaire, bref, tout ce qui n’est pas couvert par d’autres programmes d’aide du filet social.
La seule condition pour en profiter, c’est de ne pas gagner plus de 17 000 $ US pour une famille de deux ou de 26 000 $ US pour une famille de quatre, ce qui, dans le contexte de cherté de la vie dans la Cité des Anges, ne représente pas grand-chose.
Pas étonnant qu’ils ont été nombreux à tenter leur chance d’être sélectionnés, dès le lancement du projet pilote Big Leap.