Que fait le groupe Wagner en Afrique?
Radio-Canada
La guerre au Soudan a braqué les projecteurs sur les activités de mercenaires de la société russe Wagner, qui viendraient en aide à l’un des deux généraux qui s’affrontent pour le contrôle du pays. Depuis plusieurs années, ce groupe, désigné comme une organisation criminelle internationale par Washington, accentue sa présence en Afrique. Explications.
Les mercenaires de Wagner se sont d’abord fait connaître pendant l’invasion de la Crimée en 2014, lorsqu’ils épaulaient l’armée russe. Ils sont encore très présents en Ukraine, notamment autour de la ville de Bakhmout, épicentre des combats dans l'est du pays.
On les a vus ensuite en Syrie, aux côtés des forces de Bachar Al-Assad, puis en Libye, où ils ont appuyé le général Khalifa Haftar.
En fait, ils vont partout où on les accueille, souligne Catrina Doxsee, directrice associée du Projet sur les menaces transnationales au Centre d'études stratégiques et internationales (CSIS) à Washington.
« Ils ratissent très large. Ils sont disposés à travailler avec quiconque voudra conclure un accord avec eux. »
Wagner privilégie cependant les pays avec une gouvernance faible, des défis de sécurité permanents et des ressources abondantes, ajoute Mme Doxsee.
Ils offrent leurs services de renseignements et paramilitaires en échange de concessions minières ou de l’accès à des ressources naturelles, en plus de frais mensuels, explique-t-elle.
C’est en République centrafricaine qu'ils ont établi leur partenariat le plus profitable, estime l’Initiative mondiale contre la criminalité organisée transnationale (GI-TOC) dans un rapport publié en février 2023.
« La RCA est l’exemple le plus avancé du modèle économique de Wagner en Afrique, au point que ses interventions pourraient être décrites comme une capture de l’État. »