Quand Québec solidaire donne dans l'appropriation culturelle
TVA Nouvelles
Le choc de vendredi, entre Québec solidaire (QS) et la nation Huronne-Wendate, c'est un peu le curé surpris, les culottes baissées, au bordel.
Autrement dit, celui qui n'a de cesse de donner des leçons de vertu, de morale, d'«ouverture» au sujet des premiers peuples... s'est fait reprocher vendredi un «manque de respect flagrant» par un de ces mêmes peuples.
Ce n'est pas anodin. On se demande ce que le fameux Collectif antiraciste décolonial de QS pense de ça.
Déjà qu'en mai, la co-porte-parole de ce collectif, la militante autochtone et ancienne candidate QS en 2018, Alisha Tukkiapik, avait publié sur Facebook une dénonciation émotive du traitement que lui avaient réservé Mme Massé et les instances du parti.
L'affront aux Wendat pourrait-il relever du racisme systémique? Une militante de longue date de QS, Sibel Ataogul, soutenait en avril, dans une entrevue à Presse-toi à gauche, qu'il y avait un «problème de discrimination systémique au sein de QS».
Rappel: vendredi matin, les deux co-porte-parole de QS, Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé, se rendent dans une librairie de Wendake pour faire une annonce sur la protection des langues autochtones.
L'ennui: ils n'ont pas vraiment prévenu les représentants de la Nation. Après la conférence de presse, le Grand Chef de la nation Huronne-Wendat, Rémy Vincent, sur les réseaux sociaux, s'est fendu d'un message incisif où il dénonçait le «manque de respect flagrant» de QS.
Il soulignait aussi que l'instance de QS, le Conseil national autochtone, ne peut parler au nom des Autochtones. «Seules les communautés ou les nations ont l'autorité de se prononcer sur nos langues et de façon encore plus globale sur toutes questions relatives à nos cultures.»
QS, en somme, se serait adonné à de l'appropriation culturelle sur la question des langues autochtones. Pascal Bérubé, du PQ, n'a pas raté l'occasion de dénoncer publiquement «l'instrumentalisation de la cause autochtone» par QS.