
Quand notre cerveau manque de filtre
Le Journal de Montréal
Les gaffeurs peuvent comprendre rationnellement les liens entre les erreurs et leurs conséquences. Mais, dans le feu de l’action, ils ressentent moins les petites intuitions qui disent: «Stop! Ça risque de mal passer.»
Faire des blagues déplacées dans une rencontre formelle. Parler de son poids à quelqu’un qui pourrait s’en formaliser. Faire une scène bruyante dans un avion bondé.
Les gaffes sociales (faux pas, manque de tact, manque de respect) sont des petites défaillances de l’intelligence émotionnelle qui se traduisent en une transgression des attentes ou des normes de notre entourage.
Notre capacité d’éviter les gaffes sociales vient souvent d’une intuition que nous ressentons au moment d’avoir une idée qui nous permet d’anticiper la réaction des autres.
À tous les instants, les évènements font naître dans notre cerveau des idées et des envies qui s’affrontent. Notre jugement, c’est notre capacité à filtrer nos idées en fonction de nos intuitions de pertinence (valeurs sociales, priorités personnelles, contexte...). Jeter un reste de sandwich par terre n’a pas la même valeur de transgression dans une forêt que dans un salon très propre.
Les erreurs de jugement constituent d’abord des défaillances du contrôle émotionnel. Dans notre cerveau, les normes sociales sont associées à des petits signaux émotifs (des intuitions anti-gaffes) qui nous font anticiper les conséquences possibles de nos paroles et de nos actes sur les autres. Ces intuitions nous servent de gouvernail personnel, et quand elles sont trop faibles, les faux pas apparaissent. Quand notre empathie fait défaut, nos propos peuvent être plus blessants. Quand nous ne ressentons pas de culpabilité, nous pouvons manquer de civilité.
Notre jugement est sensible à nos états émotionnels (stress, fatigue, frustrations).
Nos intuitions interpersonnelles peuvent aussi être étouffées par des envies irrésistibles (impressionner, provoquer, se venger...). Dans ces cas, certaines personnes peuvent perdre leurs inhibitions et laisser échapper des commentaires plus crus, maladroits ou blessants. L’alcool et l’euphorie favorisent aussi la perte de filtres par une excitation contagieuse qui soulage notre stress, mais qui étouffe aussi notre instinct social.
Certaines personnes sont plus sujettes aux gaffes sociales à cause de leur impulsivité, et d’autres le sont à cause de leur manque d’intuitions sociales. Ces erreurs peuvent augmenter chez les personnes qui ont subi des dommages au cerveau (commotions cérébrales, maladie d’Alzheimer, démence fronto-temporale). En quelques minutes, une personne charmante peut devenir embarrassante ou insupportable.

À Picton, au cœur du bucolique Comté Prince Edward, l’élégant Royal Hotel propose des séjours chics au confort 5 étoiles. L’hôtel s’est d’ailleurs vu décerner à l’automne dernier la prestigieuse Clef Michelin. Mais l’expérience y est aussi franchement bonifiée par la cuisine farm to table, authentique, honnête et savoureuse, qu’y met de l’avant le chef Albert Ponzo.