Quand les Latinos quittent le navire démocrate
Radio-Canada
Dans son petit restaurant d’Albuquerque, Maria Lascano, originaire de la province mexicaine de Sinaloa sur la côte du Pacifique, est contente parce qu’une fois de plus, son restaurant spécialisé en fruits de mer est bondé en ce dimanche midi.
Cela fait 17 ans que cette Mexicaine a ouvert son commerce au Nouveau-Mexique, sa terre promise, un État qui a la plus forte proportion d’Hispaniques au pays, soit un peu plus de la moitié de sa population.
Aux États-Unis, presque 20 % de la population est Latino-Américaine, soit environ 62 millions d'individus.
Cette électrice se dit optimiste pour l’avenir des Latino-Américains au pays, car elle pense que lors des élections du 8 novembre prochain, ses compatriotes éliront ceux qui leur donneront le plus d’espoir. J’espère que les Latinos auront toutes les occasions de profiter de la prospérité américaine, explique-t-elle.
Quand on lui demande quelle est son allégeance politique, c’est sans équivoque qu’elle répond démocrate. Elle vote bleu, même si parfois les politiques du parti ne sont pas toujours en phase avec sa conscience ou ses priorités, notamment sur l’avortement auquel elle s'oppose.
Elle admet d’ailleurs que ses amis hispaniques préfèrent voter davantage conservateur à cause de cet enjeu, et donc pour les républicains.
C’est le cas de Salvador Rodriguez, un ingénieur en énergie nucléaire qui aussi le pasteur principal de la Iglesia Bautista Emanuel, une petite église baptiste dans une quartier hispanique d’Albuquerque. Pour lui, la foi a sa place quand vient le temps de se prononcer politiquement.
En général, les Hispaniques sont vraiment diversifiés. Mais une chose qui nous unit, c'est que nous sommes assez conservateurs, souligne-t-il. Nous portons avec nous nos traditions familiales , notre croyance en Dieu et la conviction que si vous travaillez dur, vous serez récompensés.
Et en tant que croyant, l’un des sujets chauds de cette élection demeure l’avortement. Le fait que l’avortement tue une vie est fermement ancré dans nos convictions, c'est quelque chose qui déplaît à Dieu, maintient-il. Ce qui le fait pencher une fois encore vers le Parti républicain pour ces élections.