
Quand les chevaux traversent le feu pour conjurer les épidémies
TVA Nouvelles
Plein galop, un cheval surgit de l'obscurité et traverse sans ralentir les flammes. Dans le village espagnol de San Bartolomé de Pinares, chaque nuit du 16 au 17 janvier, les chevaux s'élancent dans des brasiers pour conjurer les épidémies, une tradition ancestrale.
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Sous la pâleur d'une lune presque pleine, la nuit de la San Anton (Saint Antoine l'Abbé) a beau être glaciale, certains employés municipaux ont le visage dégoulinant de sueur lorsqu'ils alimentent de branchages secs les bûchers disséminés sur l'artère principale de ce village de 600 âmes, perché dans les hauteurs à une centaine de kilomètres à l'ouest de Madrid.
Les cloches sonnent et soudain retentit le fracas métallique des sabots sur les pavés.
Après le premier cheval, un deuxième apparaît, puis c'est un troupeau qui s'élance, franchissant les brasiers érigés sur son chemin.
Des étincelles giclent des sabots sous les acclamations de centaines de curieux rassemblés sur les trottoirs, bercés par la chaleur et le crépitement du feu, hypnotisés par le spectacle qui fait planer une ambiance mystique et médiévale dans le village.
Pendant une petite heure, le cortège équin effectue des boucles, exalté.
Appelée «Luminarias», cette tradition remonterait au XVIIIe siècle et à une épidémie qui a décimé la population équine.