
Quand les AA et les Narcotiques anonymes se tournent vers le virtuel
Radio-Canada
Les restrictions sanitaires mises en place depuis le début de la pandémie ont poussé les associations de soutien aux personnes vivant avec des problèmes de consommation à se tourner de plus en plus vers les réunions de groupe en ligne. Une nouvelle réalité qui fait les joies et les peines de ces organisations.
C’est une question de survie, affirme Alain, coordonnateur des relations publiques régionales pour les Narcotiques anonymes, qui ne pèse pas ses mots pour parler de l’importance cruciale qu’ont les rencontres de soutien pour toutes les personnes aux prises avec un problème de dépendance.
Dès le début de la pandémie, de nombreuses associations ont dû se retrousser les manches pour continuer d’offrir des services de soutien à leurs membres, d’une façon ou d’une autre.
Si les réunions en personne des Alcooliques anonymes se sont faites plus rares avec les va-et-vient des mesures sanitaires, plusieurs membres se sont tournés vers les rencontres téléphoniques ou virtuelles.
Certains se sont tournés de bord et on dit "nous, on fait des réunions virtuelles, on va se contacter". On envoie aux nouveaux membres des jetons par courrier, du matériel pour qu’ils aient quelque chose de physique auquel se raccrocher, raconte Paule, représentante des AA pour le Bas-Saint-Laurent, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine.
Mais la solution du virtuel n'est toutefois pas accessible à tous, notamment à certaines personnes plus âgées et aux membres qui habitent des zones sans réseau Internet, déplore-t-elle.
« La solidarité est toujours là. Par contre, notre plus grand ennemi, c’est l’isolement. »
Par la force des choses, on s’isole un peu plus. Alors c’est ça qui est dangereux, pour notre établissement. C’est vraiment important d’avoir quelqu’un à qui parler, ajoute Paule.
De leur côté, pour les Narcotiques anonymes, la pandémie a eu pour effet d'accroître la communication entre les membres et leur a permis de comprendre la réalité de leurs pairs en dehors des grands centres. Certains d'entre eux devaient parcourir des centaines de kilomètres pour se rendre sur les lieux où avaient lieu les réunions, avant la pandémie.