Quand le textile portugais veut faire sa marque
Radio-Canada
« Les deux dernières années ont été fantastiques », lance Eduardo Freitas dans son atelier de couture.
Pourtant, le propriétaire de Luipex, entreprise spécialisée dans la confection de maillots de bain, s'attendait à ce que la pandémie ait des impacts financiers négatifs sur ses activités.
Au contraire, les clients souhaitent maintenant plus de proximité avec leur fournisseur, en raison des problèmes rencontrés par les chaînes mondiales d’approvisionnement au cours des dernières années.
Dans ce contexte, le Portugal et son industrie du textile établie depuis de nombreuses années se sont imposés comme une option de choix pour plusieurs entreprises européennes de mode.
« Nous sommes plus proches de nos clients. Nous sentons qu’un changement s’est produit ou qu’il a été amplifié en raison de la pandémie. Cela a aussi soulevé des questions sur le plan environnemental. Les clients y sont plus sensibles et recherchent la proximité. »
L’an dernier, Luipex, située à Guimarães, dans le nord du pays, a enregistré son meilleur chiffre d’affaires depuis sa fondation, il y a une trentaine d’années.
Le scénario a été vécu par plusieurs acteurs du secteur, puisqu’en 2022, l’industrie portugaise du textile a exporté l'équivalent de 6,1 milliards d’euros, soit plus de 9 milliards de dollars canadiens. Un record.
Si le succès sourit aujourd’hui aux entreprises de textile du Portugal, la situation n’a pas toujours été aussi rose, loin de là.
José Oliveira, patron du géant Riopele, qui compte 1100 employés, se souvient encore des délocalisations qui ont touché le secteur il y a quelques dizaines d’années. Des clients avaient alors préféré se procurer des textiles dans des pays où les coûts d’exploitation étaient moins élevés, notamment en Asie.