
Quand le robot nous parle: le secteur de la traduction se transforme au rythme des avancées de l’intelligence artificielle
TVA Nouvelles
Le robot fait magiquement apparaître des sous-titres dans une vidéo YouTube. Mais veut-on que ce soit l’intelligence artificielle qui traduise la posologie des pilules pour le cœur de grand-maman?
«Le robot est comme un gars saoul dans un bar: il dit n’importe quoi», résume François Chartrand, patron de Versacom, un grand cabinet de traduction de Montréal.
Autrefois spécialisé en finances, ce traducteur est chef d’entreprise depuis 10 ans. Oui, dit-il, l’automatisation des sous-titres sur YouTube est impressionnante, sauf qu’elle est souvent dans le champ et qu’il y a péril en la demeure.
Son cabinet est sur les rangs pour obtenir le contrat de sous-titrage et de traduction de toutes les émissions de TV5. Afin de couper les coûts, la chaîne de télé vient de mettre à pied les 30 employés qui s’en occupaient pour les remplacer par le robot.
Tout n’est pas rose dans le secteur de la traduction. Reste que c’est un des premiers domaines à avoir intégré l’intelligence artificielle, il y a plus de 10 ans.
La dame est présidente de l’Ordre des traducteurs, terminologues et interprètes agréés du Québec. Avec 2800 membres, elle n’a jamais représenté autant de monde.
Malgré sa mutation, la profession ne se porte donc pas si mal. L’adoption du premier système de traduction automatique neuronale (TAN) remonte tout de même à 2017.
Le secteur compte aujourd’hui plus d’emplois que de candidats, disent les patrons, plus de stages que d’étudiants, disent les facultés universitaires.