Quand la géothermie s’invite au vignoble
Radio-Canada
Le vignoble du Ruisseau de Dunham innove pour optimiser sa production. L'entreprise familiale utilise la géothermie pour protéger les vignes des grands froids. Il s'agirait d'une technologie unique au monde.
En général c'est d'aller chercher la chaleur qui est contenue dans le sol pour la redistribuer généralement dans une maison ou un bâtiment. À deux mètres sous terre, il fait entre 5 et 8 degrés été comme hiver, explique la vigneronne et directrice générale de l'endroit, Sara Gaston.
« Qu'on soit ici qu'on soit à Hawaii ou qu'on soit en France, il fait à peu près la même température. »
La chaleur recueillie est redistribuée dans le champ de 7,5 hectares grâce à 15 km de tubulure placés en dessous et au-dessus de la terre. Ainsi, la température de la terre se maintient au-dessus de -10 degrés toute la saison.
On souhaite simplement s’assurer que la vigne ne meurt pas ou qu’il y ait une récolte complète et qualitative année après année, qu’il n’y ait pas de bourgeons ayant subi le froid. Ça nous assure d’avoir des vignes à terme qui ont plus de 10 ans, avec un rendu qui est qualitatif et empreint de notre terroir, souligne Mme Gaston.
Cette technologie représente un investissement de 20 millions $ de l'entreprise. Cela améliore le rendement des vignes et, par le fait même, la rentabilité du vignoble.
Il y a plusieurs vignobles qui cultivent ici au Québec. Simplement, ils doivent faire un travail colossal pour renchausser, mettre de la toile, mettre de la neige. C'est certain que si parfois il y a des froids trop intenses et pas assez de neige, il peut y avoir perte de raisins, soutient la directrice générale.
Sa famille a développé elle-même ce modèle de production et se démarque grâce à celui-ci. Le vignoble du Ruisseau reste toutefois ouvert à partager ses connaissances.
On a un désir éventuellement d’exporter cette technologie-là, que ce soit nos voisins ontariens ou en dehors du Québec, même du Canada. L’objectif demeure vraiment de transmettre un savoir et une technologie qui est bien implantée avec des cahiers de charge complets, donc on a encore du travail à faire, ajoute-t-elle.