Quand la culture des diètes pèse sur notre santé mentale
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«La culture des diètes, c’est lourd!» C’est le slogan qu’a choisi l’organisme ÉquiLibre pour cette nouvelle édition de la Semaine sans diète, qui se déroule cette année du 1er au 6 mai et qui souhaite mettre en lumière la charge mentale causée par la culture des diètes.
Un sondage Léger commandé par ÉquiLibre et publié en 2022 nous apprend en effet que pas moins 42 % des Québécois.es sont angoissé.e.s ou stressé.e.s par leur poids et 36 % vont jusqu’à affirmer que le contrôle du poids domine leur vie. Face à ce constat, l’organisme souhaite faire prendre conscience qu’outre les troubles alimentaires qu’elle peut favoriser, la culture des diètes a un coût mental pour beaucoup de gens.
«On veut vraiment faire prendre conscience aux gens à quel point la culture des diètes peut peser lourd dans le quotidien. C’est insidieux, mais ça affecte notre façon de manger, notre façon de bouger, nos habitudes, nos relations interpersonnelles et notre estime de nous-mêmes», explique Andrée-Ann Dufour Bouchard, nutritionniste et cheffe de projets chez ÉquiLibre.
Faire constamment attention à ce qu’on mange, se sentir coupable de manger tel ou tel aliment, se forcer à aller au gym dans le but de brûler des calories, ne pas oser porter un vêtement ou avoir peur de manger en public… «Ça prend trop de place et ça nous empêche de nous épanouir», résume-t-elle.
Afin de se défaire un peu de la charge mentale que la culture des diètes fait peser sur nous, la psychologue Marie-Pierre Gagnon-Girouard suggère d’identifier toutes ces petites règles qu’on s’impose.
«En mettant plein de règles autour de la façon dont on s’entraîne, dont on mange ou autour de notre apparence physique, on va être amené à se sentir en échec à chaque fois qu’on aura pas respecté ces règles-là, explique-t-elle. Quand on suit une diète, c’est exactement ça, on doit suivre des règles qui ne sont souvent pas réalistes et si on “échoue” ça vient miner notre moral, notre estime de nous. Ça nous donne l’impression qu’on est pas assez discipliné et on culpabilise.»
Dès qu’on commence à s’imposer un cadre strict, à lister ce qu’on peut manger et ce qu’on ne peut pas manger (régime protéiné, kéto, paléo, sans sucre, sans gras, etc.), «ça devrait sonner une petite cloche», selon la psychologue qui prône plutôt la souplesse et l’indulgence.