Quand l’Ukraine et Poutine s’invitent dans les élections hongroises
Radio-Canada
« Nous devons choisir l’Europe plutôt que l’Est », lance Peter Marki-Zay mardi à l’occasion d’un rassemblement des partis d’opposition hongrois organisé sur les rives du Danube, à Budapest, le jour de la fête nationale.
Le principal adversaire de Viktor Orban aux élections hongroises n’y va pas par quatre chemins pour s’en prendre aux relations privilégiées du premier ministre avec Moscou.
Dans la foule, certains partisans de l’opposition avaient d’ailleurs des affiches sur lesquelles on pouvait à la fois voir le visage du premier ministre hongrois et celui du président russe Vladimir Poutine.
L’enjeu des impacts de la guerre en Ukraine s’invite spontanément dans les propos du politicien écologiste Gabor Eross, présent à l’événement, quand on lui demande pourquoi il s’oppose à Viktor Orban.
« Tout le monde parle de la guerre et de son allégeance à Poutine. Il a fait de notre pays une colonie russe. »
Au pouvoir de manière continue depuis 2010, le premier ministre hongrois a fait de Moscou un partenaire important de la Hongrie tant sur les questions énergétiques que stratégiques, explique l’ancien ministre hongrois des Affaires étrangères et professeur à la Central European University de Budapest, Peter Balazs.
Orban s’est engagé dans des relations très étroites avec la Russie, la Chine, la Turquie, le Brésil, et les États-Unis pendant la présidence Trump. Mais on peut dire que son meilleur ami est Poutine, parce qu’ils ont eu des rencontres annuelles. Chaque année, ils se sont rencontrés jusqu’à la pandémie, souligne-t-il.
Depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février, le premier ministre hongrois a ajusté certaines de ses positions. Hostile à l’immigration, il a permis l’accueil de centaines de milliers de réfugiés ukrainiens sur le territoire de la Hongrie, qui partage une frontière d’une centaine de kilomètres avec le pays en guerre.
Puis, bien qu’entretenant des relations difficiles avec l’Union européenne, le dirigeant hongrois a approuvé les sanctions de Bruxelles à l’endroit de la Russie.