Quand l’Ukraine doit cacher son art
Radio-Canada
Le risque était trop grand. Après le déclenchement de la guerre, le directeur du Musée national de Lviv a décidé de mettre toutes les d’œuvres du musée à l’abri d’une éventuelle attaque russe.
Dans cet immense édifice néo-baroque, les grandes salles d'exposition sont vides. Sur les murs, il ne reste plus que des cordes qui servaient à accrocher les tableaux. Le temps semble s’être arrêté.
Il n’y a plus que le bruit des pas du directeur de l’établissement qui résonne et l’écho lointain de la guerre. Ce que nous avons fait il y a un mois a été douloureux, explique Ihor Kozhan.
Des centaines de tableaux, de gravures et de sculptures ont été retirés, soigneusement emballés et cachés aux quatre coins de la ville, parfois dans des abris souterrains.
Cette opération monumentale a pris dix jours. Le travail n’est pas terminé. L’équipe du musée doit constamment veiller à ce que les conditions de conservation demeurent optimales.
Ihor Kozhan se fait un devoir de protéger le patrimoine de son pays. Dans ce musée, nous avons des pièces uniques qui n’ont pas de prix, explique-t-il.
L’institution est reconnue pour son imposante collection patrimoniale, notamment des icônes, des gravures folkloriques et des manuscrits anciens.
« Si une pièce devait disparaître, aussi petite soit-elle, ce serait une perte non seulement pour l’Ukraine mais aussi pour la culture du monde entier. »
Ihor Kozhan se demande quand il pourra de nouveau accrocher ses tableaux. Avec un voisin comme le nôtre, c’est difficile à prévoir, dit-il en allusion à la Russie. Il a hâte non seulement de revoir ses œuvres mais aussi d’accueillir le public à nouveau.