Quand l’EDI (équité, diversité et inclusion) mérite sa promotion sociale
TVA Nouvelles
Le 12 juillet dernier, Nathalie Elgrably partageait dans ces pages une désobligeante et réductrice chronique au sujet du fameux acronyme EDI. Signifiant officiellement Équité, diversité et inclusion, l’auteure de la chronique en question suppose plutôt que l’EDI représente les termes « Discrimination Envers l’Individu », ou encore « Disqualification par l’Étiquette Identitaire ».
Naviguant dans l’univers de l’inclusivité par mon travail à titre de directeur général d’un organisme qui sensibilise la jeunesse québécoise au respect de ce qui est différent de soi, il est essentiel pour moi de corriger en ces pages les faits : l'EDI vise à corriger des déséquilibres systémiques et à offrir des opportunités égales, pas à favoriser l'un au détriment de l'autre.
Ceux qui affirment que l'EDI nuirait au mérite supposent donc incorrectement que le mérite existe indépendamment des biais systémiques. En réalité, l'EDI et le mérite ne sont pas incompatibles ; ils se renforcent mutuellement.
Depuis la lecture de ce texte révoltant, où l’auteure va même jusqu’à soulever un doute inutile quant à la promotion de la lieutenante-générale Jennie Carignan, insinuant qu'elle pourrait être le résultat d'une politique EDI plutôt que de son mérite, je suis abasourdi de constater le manque de nuance et de finesse qu’une politique se voulant inclusive engendre chez ceux qui sont fermés d’esprit.
Par sa chronique, Elgrably confirme qu’elle fait partie de ces derniers en diminuant publiquement les accomplissements de Mme Carignan, les réduisant à de simples cases à cocher pour répondre aux critères de l’EDI, faisant ainsi ombrage à son parcours exceptionnel, ses compétences, sa personne dans son ensemble.
Dans les derniers jours, j’ai vécu, aux côtés de mes collègues, une profonde déception marquée par la tristesse et le découragement en constatant qu’avec ou sans EDI, ceux qui refusent curiosité et ouverture envers l’autre vont continuer de propager, même publiquement dans les médias, des jugements hâtifs et amalgames douteux qui ne peuvent qu’entraîner la haine.
Avec humilité, nuance et bienveillance, je vous partage donc ma définition de l’EDI avec l'espoir qu'on comprenne collectivement que l'EDI est une réalité qu'on ne peut plus éviter si on veut avancer : car c'est vous, moi, nous, tout le monde. L'EDI mérite sa reconnaissance et sa promotion sociale.
L’EDI devrait débuter par la lettre H en majuscule, pour qu’on se rappelle d’abord que cette politique touche tous les humains. L’EDI représente une volonté de mettre autour de la table tous ceux qui composent notre société, afin qu’au sein des milieux professionnels, tous aient une voix qui puisse être entendue, mais surtout, écoutée. Il y a assez de place pour tout le monde, et quand ça coince, il faut simplement réaménager l’espace, afin de faire de ces nouvelles structures un atout, même une grande force pour le Québec.