Quand Guy Lafleur a failli quitter le Canadien pour les Nordiques
Radio-Canada
Bien avant sa dernière saison professionnelle dans l’uniforme fleurdelisé, Guy Lafleur a failli quitter Montréal pour rentrer à Québec. En 1973, un an et demi à peine après ses débuts avec le Canadien, une offre de contrat des Nordiques, arrivée quelques heures trop tard aurait pu changer le cours de l’histoire du hockey.
Si les cellulaires avaient existé à l’époque, Guy Lafleur signait avec les Nordiques. C’est lui-même qui me l’a dit, lance le journaliste Marc Durand, auteur du livre Guy Lafleur, La naissance d’une idole.
L’histoire se déroule au printemps 1973, deux ans après la fin de la carrière junior de Lafleur avec les Remparts. À l’époque, la légende du numéro 10 n’a pas encore commencé à s’écrire chez le Canadien.
Fort d’une récolte de 55 points en 69 matchs à sa deuxième saison avec le Tricolore, Lafleur ne joue pas mal, mais il ne répond pas aux immenses attentes placées en lui par les partisans montréalais. L’entraîneur-chef Scotty Bowman lui préfère des joueurs plus établis sur les premiers trios de l’équipe et en avantage numérique.
Or, son contrat est sur le point d'arriver à échéance et à l’autre bout de l’autoroute 20, les Nordiques de Québec terminent leur première saison dans la nouvelle Association mondiale de hockey. Lafleur était malheureux à Montréal et il était insatisfait de ce que lui offraient les Canadiens. Son ancien coéquipier des Remparts Jacques Richard avait signé pour plus à Atlanta, relate Marc Durand.
À Québec, Guy Lafleur, 21 ans, est déjà un demi-dieu. Les partisans ont encore frais en mémoire sa saison de 130 buts qui s’est soldée par la conquête de la Coupe Memorial, en 1971. Les Nordiques le savent et ils préparent un coup fumant avec l’aide du beau-père du « Démon blond », Roger Barré, concessionnaire automobile bien connu de la région et petit actionnaire de l'équipe.
Lorsque Lafleur se rend à Québec rendre visite à son beau-père, le principal actionnaire des Nordiques, Paul Racine, est trop occupé pour le rencontrer. Il nous avait fait attendre des heures et on était revenu bredouilles. Ça m’avait refroidi un peu, relate l'ailier droit dans le documentaire Les Nordiques, notre équipe!, diffusé en 2006.
Mais quelques jours plus tard, les Nordiques lui font l’offre tant attendue. Un contrat d'un million de dollars pour cinq ans comme demandé par Lafleur pour quitter le Canadien. Roger Barré est chargé d’amener le contrat à son beau-fils à Montréal et lui faire signer. Il s’empresse, avant de prendre la route, d’informer l’agent de ce dernier, Gerry Patterson, de l’offre en question. L’affaire semble bouclée.
Mon agent a toute fucké l’affaire. Il a sûrement dû dire à Sam Pollock que mon beau-père s’en venait avec une offre d’un million pour cinq ans, relate Guy Lafleur dans le nouveau documentaire de Radio-Canada, Guy Lafleur, le rassembleur.