Quand doit-on commencer à épargner?
TVA Nouvelles
Pour aspirer à l’indépendance financière, on doit bâtir un sacré portefeuille. Vous croyez peut-être que l’atteinte d’un tel objectif nécessite une connaissance fine des marchés boursiers, une capacité à flairer les tendances avant tout le monde, une habileté à négocier les titres en vogue avec un synchronisme digne de Sylvie Fréchette ?
Je vous rassure : pas pantoute !
Aussi sophistiqué et excitant que puisse paraître l’investissement, il n’est pas le premier facteur d’enrichissement. L’accumulation repose d’abord sur deux aptitudes ennuyeuses : discipline et patience.
On doit épargner à un bon rythme, et commencer le plus tôt possible. C’est la base, et des lacunes à ce chapitre peuvent difficilement être compensées par des rendements boursiers supérieurs, une variable sur laquelle on n’a pas vraiment de contrôle.
Mais quand débuter et quel effort y consacrer ? Et combien ça donne à la fin ?
Plus tôt on commence à épargner, plus on se facilite la tâche et meilleures sont nos chances de réussite. Prenons le cas hypothétique d’une personne de 30 ans qui gagne 40 000 $ par année. Disons que son salaire augmente annuellement de 2 %, et qu’elle économise 18 % (le maximum) de son revenu dans un REER chaque année, REER qui lui procure un rendement libre de frais de 4,5 %, à l’abri de l’impôt.
En maintenant le rythme jusqu’à 65 ans (son salaire alors s’approche de 80 000 $), cet épargnant aura accumulé à la veille de sa retraite plus de 768 000 $ dans son compte de retraite. S’il attendait à 40 ans (plutôt que 30) avant de s’y mettre, il aurait amassé 479 000 $ à l’aube de sa retraite. S’il voulait rattraper le temps perdu en mettant les bouchées doubles, il lui faudrait mettre de côté 28,9 % de son salaire (plutôt que 18 %) pour atteindre les 768 000 $.
J’ai souvent remis en doute l’importance des rendements composés. Vous savez, cet effet « boule de neige » qui fait en sorte que les rendements du passé génèrent eux-mêmes de nouveaux gains.
Si on épargne 10 000 $ à 30 ans et qu’on compte sur la « magie » des rendements composés pour faire le reste, mieux vaut se préparer à manger des nouilles à la retraite. Toutefois, en maintenant le rythme d’épargne sur une longue période, il se produira quelque chose qui, sans relever du miracle, est assez plaisant à voir : le produit du rendement devient plus important dans la croissance des actifs que l’épargne.