Quand ça ne va plus à l’école, où vont les jeunes?
TVA Nouvelles
Alors que nous avons largement parlé de persévérance scolaire, prenons le temps de reconnaître la résilience des jeunes et le travail des personnes qui soutiennent leur parcours éducatif. Pensons aux parents, aux enseignantes et enseignants ainsi qu’à tout le personnel de soutien en éducation. Parmi ces gens, peut-être moins connus, se trouvent les organismes communautaires de lutte au décrochage (OCLD).
Plus de 900 employés et 2 200 bénévoles accompagnent chaque jour des jeunes en difficulté de 6 à 24 ans. Ils viennent en aide à ceux et celles qui peinent à se réaliser à l’école, qui s’en éloignent ou qui sont en rupture avec le milieu scolaire. Les difficultés scolaires peuvent découler de toutes sortes de conditions externes à la volonté des jeunes : des difficultés d’apprentissage, des problèmes personnels, familiaux ou encore des troubles liés à la santé mentale qui affectent leur réussite scolaire, et ce, malgré leur persévérance.
Les OCLD sont des milieux de vie où il fait bon apprendre. Ils agissent en complémentarité du réseau scolaire en offrant différents types d’accompagnement à l’éducation, des activités de motivation, de l’apprentissage par projet, de la scolarisation à distance et du soutien aux familles. Autant d’activités et d’aide pour favoriser la persévérance et la réussite éducative des jeunes en difficulté. Nos interventions sont ludiques, non répressives et prennent appui sur les forces et les leviers du jeune ainsi que ceux de sa famille dans un milieu de vie ouvert et inclusif.
Depuis le début de la pandémie, les groupes de lutte au décrochage ont redoublé d’ardeur sur le terrain. Au meilleur de leurs capacités, les OCLD sont demeurés ouverts et n’ont cessé de réinventer leurs activités, de prendre les moyens pour rejoindre les jeunes et de répondre aux besoins émergents autant qu’à ceux exacerbés par la pandémie.
Pourtant, le gouvernement néglige largement le financement de ces organismes communautaires. La grande précarité financière des OCLD est devenue à ce point intenable que plusieurs d’entre eux doivent couper dans leurs activités en soutien aux jeunes. Dans certaines communautés, l’organisme est à risque de fermeture, et ce, au moment où les jeunes en ont besoin plus que jamais. Avec le surmenage du corps enseignant et la pénurie de professionnels en soutien scolaire, constatons collectivement que le filet scolaire québécois s’effrite encore et que nous ne pouvons pas laisser se prolonger cette crise.
Depuis plus de 30 ans maintenant, les organismes d’action communautaire autonome de lutte au décrochage soutiennent les jeunes et contribuent concrètement à ce que la société québécoise soit plus juste et plus inclusive. Nous en appelons à votre solidarité et à votre écoute.
Cette semaine, les groupes d’action communautaire autonomes seront dans la rue pour revendiquer la reconnaissance de leur travail auprès des personnes les plus vulnérables. Dans l’objectif d’améliorer les conditions de vie de la population et de réduire les inégalités socioéconomiques grandissantes, le financement adéquat de l’action communautaire autonome devrait être une priorité pour notre gouvernement.
Nous avons besoin du soutien de toute notre société pour nos jeunes, il en va de notre avenir collectif.