Qu’est-ce que la mise en alerte de la « force de dissuasion » ordonnée par Poutine?
Radio-Canada
En fin de semaine, le président russe Vladimir Poutine a ordonné la mise en alerte de la « force de dissuasion » du pays, un dispositif qui englobe divers types d’armements. Quel est le risque que ce geste mène au déploiement d’armes nucléaires?
Le passage au statut d'alerte facilite le déploiement et le lancement d'armes plus rapidement, mais cela ne signifie pas nécessairement que la Russie a l’intention de les utiliser.
Il y aurait, selon plusieurs experts, quatre niveaux d'alerte dans l'armée russe : ordinaire, élevé, menace de guerre et guerre. Chaque niveau détermine le degré de préparation des forces armées.
Mais le président Poutine n'a pas spécifié à quel niveau d'alerte il a placé son armée. En fait, en Russie, comme aux États-Unis, il existe un flou quant au niveau d’état d’alerte en vigueur, pour des raisons de sécurité nationale.
Dmitri Alperovitch, fondateur de l'Institut Alperovitch d'études sur la cybersécurité à l'Université Johns Hopkins, estime, dans un message sur Twitter (Nouvelle fenêtre), que la Russie s’est probablement placée au deuxième niveau d’alerte, soit élevé.
Les États-Unis ont de leur côté leur propre niveau d’alerte (DEFCON, soit defense readiness condition) pour indiquer le niveau de menace auquel le pays fait face.
Il existe cinq niveaux, de DEFCON 1 à 5. DEFCON 5 est l'état de préparation le plus bas, tandis que DEFCON 1 est l'état de préparation maximal, ce qui signifie qu'une guerre nucléaire est sur le point de commencer ou a déjà commencé.
Le niveau d'alerte DEFCON 1 n'a jamais été atteint. Le plus élevé aurait été DEFCON 2 pendant la crise des missiles de Cuba.
Selon plusieurs experts, l'annonce du président Poutine facilite non seulement le lancement d'armes, mais elle constitue une façon pour la Russie de lancer un avertissement à l'OTAN, dans une forme de dissuasion nucléaire.