Québecor et Cogeco retirent toutes leurs publicités de Facebook et d’Instagram
Radio-Canada
Les groupes médiatiques Québecor et Cogeco ont annoncé mercredi qu'ils n'achèteraient plus de publicité sur les réseaux sociaux Facebook et Instagram.
Il s'agit d'une riposte à la décision de la maison mère de ces plateformes, Meta, de bloquer la diffusion du contenu journalistique et de défier la Loi sur les nouvelles en ligne (C-18) adoptée par le Parlement canadien, qui entend obliger les géants du numérique à partager les revenus tirés de la diffusion de ce contenu avec les médias du pays.
Selon Caroline Paquet, présidente de Cogeco Média, la décision de Meta est une attaque à la démocratie. Ils ne veulent pas partager la part du gâteau qui nous revient, alors qu'ils utilisent nos contenus à leurs propres fins, a-t-elle déclaré en entrevue au 98,5 FM, une station du groupe Cogeco.
Québecor, qui détient entre autres le Groupe TVA, Vidéotron, le Journal de Montréal, le Journal de Québec, a pour sa part déclaré par communiqué que la décision de Meta reflète non seulement sa position dominante déjà outrageante, notamment sur le marché de la publicité en ligne au Canada, mais va à l'encontre de toutes valeurs éthiques de n'importe quelle société croyant à l'importance d'avoir accès à un contenu fiable et de qualité, nécessaire à une saine démocratie.
« Tout geste de Meta visant à se soustraire à la loi canadienne, à bloquer les nouvelles journalistiques ou à défavoriser de quelque façon que ce soit, par algorithme ou autre, l'accès au contenu des médias canadiens sur ses plateformes ne peut être toléré. »
Rappelons que la société mère de Google, Alphabet, a annoncé une mesure similaire à celle de Meta, et menace de ne plus référencer sur son moteur de recherche les sites des médias canadiens si le gouvernement Trudeau ne fait pas marche arrière.
La présidente du groupe Cogeco a enjoint au gouvernement fédéral d'emboîter le pas et de cesser d'acheter de la publicité auprès des géants du web.
Le gouvernement canadien doit avoir un rôle exemplaire, a affirmé Caroline Paquet, soutenant que le fédéral avait dépensé environ 11 millions de dollars en placement publicitaire sur les plateformes appartenant à Meta. Je les invite à retirer leurs billes, a-t-elle ajouté.
Elle a également reproché au gouvernement Trudeau de parler des deux côtés de la bouche en continuant de payer ces plateformes alors qu'il mène un bras de fer pour qu'elles se soumettent à la nouvelle loi.