
Québec veut réinvestir dans un projet de mine boudé par le privé
Le Journal de Montréal
Le gouvernement Legault est prêt à remettre de l’argent dans un projet minier dans lequel il a déjà englouti plus de 50 millions $ et qui suscite l’indifférence de nombreux investisseurs internationaux.
Deux jours avant Noël, la firme montréalaise Métaux BlackRock s’est placée à l’abri de ses créanciers, croulant sous plus de 145 millions $ de dettes.
À lui seul, le ministère de l’Économie a investi au moins 52 millions $ dans BlackRock. En 2018, juste avant de perdre le pouvoir aux mains de la CAQ, les libéraux de Philippe Couillard s’étaient engagés à injecter jusqu’à 185 millions $ dans l’entreprise.
« Protéger les actifs »
Fondée en 2008 par l’Ontarien Sean Cleary et l’Américain David Caldwell, BlackRock tente de développer une mine de vanadium et de titane à Chibougamau, dans le Nord-du-Québec. Le projet comprend également une usine de transformation à Saguenay.
« Investissement Québec et le gouvernement entendent protéger les actifs [de BlackRock] durant le processus de restructuration et travaillera avec les dirigeants de l’entreprise pour que ce projet structurant se matérialise », a indiqué hier le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, dans une déclaration envoyée par son cabinet au Journal.
Depuis 2018, BlackRock tente de recueillir la somme de 1,1 milliard $ US nécessaire à l’établissement de la mine et à la construction de l’usine, mais en vain.
Dans un rapport soumis en Cour supérieure, le cabinet comptable Deloitte précise que BlackRock a sollicité pas moins de 150 investisseurs institutionnels dans le monde, dont le Fonds de solidarité FTQ, le Régime de retraite des enseignants de l’Ontario et JP Morgan Asset Management, plus de 50 grandes fortunes et une dizaine de fonds européens.
BlackRock compte parmi ses principaux actionnaires la firme Winner World de Hong Kong et du Luxembourg (48 % des actions), Orion Resource Partners des États-Unis et des îles Caïmans (18 %) et Québec (12 %).