![Québec sommé de viser la transformation et non la création d’emploi](https://images.radio-canada.ca/q_auto,w_635/v1/ici-info/16x9/entreprise-usine-employes-travailleurs-formation-penurie-main-oeuvre.jpg)
Québec sommé de viser la transformation et non la création d’emploi
Radio-Canada
Les politiciens doivent à tout prix abandonner l'obsession de la création d'emploi pour se tourner vers la transformation des emplois s'ils veulent s'attaquer à la pénurie de main-d'oeuvre.
On a plus de 800 000 postes vacants au Canada et environ 200 000 au Québec. Il y a une incohérence majeure dans le discours des politiciens, qui ont vraiment de la misère à ne pas parler de création d'emplois, reconnaît la présidente-directrice générale de l'Institut du Québec (IDQ), Mia Homsy, en entretien avec La Presse canadienne.
« C'est comme un discours politique tellement ancré qu'ils ne peuvent pas s'en sortir. C'est pour ça qu'on arrive avec la suggestion de parler de transformation d'emplois plutôt que de création d'emplois. »
L'Institut publie ce jeudi un rapport intitulé Rareté de main-d'oeuvre au Québec, Plan d'action pour transformer les déséquilibres en opportunité, dans lequel il avertit qu'il n'y a pas de solution miracle à une pénurie dont les causes sont multiples et complexes.
Mais, il présente tout de même 14 recommandations au gouvernement Legault à l'approche de sa mise à jour économique.
Un des points majeurs vise la formation continue : Il faut qu'on soit capables maintenant de penser à faire de la formation en entreprise. Les programmes ne se sont pas vraiment adaptés à des travailleurs qui veulent se former pendant qu'ils travaillent ou à temps partiel ou peu importe [...] Il faut faire un changement profond dans la culture, dans l'approche et il faut qu'on arrête de perdre du temps, s'impatiente Mme Homsy.
D'entrée de jeu, toutefois, elle déboulonne les deux solutions les plus souvent avancées qui pourraient certes aider, mais dont l'impact serait limité : Ce ne sont pas les immigrants et ce ne sont pas les travailleurs de 60 ans et plus qui vont régler le problème. On a déjà fait des simulations et même si on avait 60 000 immigrants par année, ça ne ferait qu'atténuer un peu l'impact du vieillissement. Ce n'est pas ça qui va régler les problèmes.
Quant aux travailleurs âgés – aussi désignés par l'euphémisme travailleurs expérimentés – ceux qui ont quitté le marché du travail seront extrêmement difficiles à convaincre d'y revenir à moins d'offrir des bénéfices qui pourraient être vus comme étant discriminatoires envers les plus jeunes, et ceux que l'on pourrait convaincre de rester n'y seront que pour un temps limité de toute façon.
Cela n'empêche pas l'IDQ de proposer certaines mesures touchant l'immigration et les travailleurs expérimentés. En immigration, par exemple, l'Institut ajoute sa voix au concert déjà fort audible de dénonciations des délais dans le traitement des demandes de nouveaux arrivants, quatre fois plus longs au Québec qu'ailleurs au pays.