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Québec sera encore plus sévère avec la Fonderie Horne
Radio-Canada
Le ministère de l'Environnement semble avoir entendu le message d'insatisfaction des citoyens de Rouyn-Noranda durant les consultations publiques. Le gouvernement du Québec exigera encore plus d'efforts de la Fonderie Horne pour réduire ses émissions polluantes, a appris Radio-Canada.
Mardi soir, alors que des dizaines de personnes préoccupées pour leur santé venaient de se succéder au micro, le sous-ministre à l'Environnement, Marc Croteau s'est dirigé vers un groupe de trois citoyens et s'est adressé à eux en aparté.
François Gagné, Line Bouchard et Émilie Robert nous ont tour à tour relaté leur discussion avec lui. Le sous-ministre leur a dit que le plan de la Fonderie Horne n'était pas acceptable dans sa forme actuelle. Jeudi, le ministère de l'Environnement nous a confirmé la véracité de cette information.
Le plan de Glencore, calqué sur la demande préalable du ministère, prévoit des réductions d'émissions, notamment dans le but d'atteindre une concentration d'arsenic dans l'air de 15 nanogrammes par mètre cube d'ici 2027. Une cible cinq fois supérieure à la norme québécoise que les citoyens ont unanimement décriée mardi, lors de la consultation.
« J'ai compris qu'il était très sensible à nos commentaires. »
On sentait de la compassion de sa part, raconte pour sa part Émilie Robert. Peut-être qu'il voulait nous donner un peu d'espoir pour la suite. L'autorisation ministérielle de la Fonderie, valable 5 ans, doit être signée d'ici le 20 novembre.
M. Croteau a effectivement pris le temps de discuter avec certains citoyens après la consultation, a confirmé, jeudi, Sophie Gauthier, la porte-parole régionale du ministère de l'Environnement. Elle confirme aussi que le ministère veut pousser ses exigences plus loin :
« Il est alors revenu, de manière informelle, sur le fait que le Ministère a informé l’entreprise que celle-ci ne devait pas prendre pour acquis que le plan qu’elle a soumis deviendrait le contenu de la prochaine autorisation et que le Ministère irait plus loin dans ses exigences notamment sur la question des autres métaux, autres contaminants et sur les intrants. »
La question des intrants a été récurrente chez les citoyens qui se sont prononcés mardi. La concentration en arsenic des matières traitées à la Fonderie, jusqu'à 20 %, préoccupe. L'usine accepte des déchets dangereux dans ses fours que d'autres fonderies refusent.