Québec retire le REM de l’Est des mains de CDPQ Infra
Radio-Canada
Le gouvernement du Québec écarte officiellement la Caisse de dépôt et placement du Québec du projet de Réseau express métropolitain (REM) de l’Est afin d’en revoir la gouvernance. Le tronçon du centre-ville, qui était sévèrement critiqué, est notamment abandonné.
C’est ce qu’a annoncé le premier ministre du Québec, François Legault, lundi matin, lors d‘une conférence de presse en compagnie de la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et de la ministre responsable de la Région de Montréal et ministre déléguée aux Transports, Chantal Rouleau.
M. Legault affirme s'être rapidement entendu avec Mme Plante sur la nécessité du projet, mais aussi sur le besoin de répondre aux préoccupations qu'il suscite au sein de la population montréalaise.
La première chose qu'on a conclue tous les deux, c'est que le tronçon au centre-ville, passé [la rue] Dickson, il n'a pas d'acceptabilité sociale, a expliqué François Legault. Il y a même des inquiétudes sur l'impact que ça aurait entre autres sur la beauté de la ville. Donc tous les deux on souhaite éliminer le tronçon au centre-ville.
M. Legault a soutenu que c'est ce changement majeur au projet présenté par CDPQCaisse de dépôt et placement du Québec Infra qui a mené le groupe à vouloir s'en retirer. Eux comptaient, pour investir 10 milliards, sur une rentabilité du projet de l'Est jusqu'au centre-ville. En enlevant le bout du centre-ville [...], eux ne veulent pas poursuivre dans le projet, et je les comprends, a-t-il justifié, assurant que le gouvernement n'aura pas à payer de pénalité financière.
Rappelons que les structures aériennes du tronçon du centre-ville avaient fait l’objet de critiques sévères de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) en mars dernier.
C'est donc la Ville de Montréal et le gouvernement du Québec qui prennent le leadership, la responsabilité du projet de REMRéseau express métropolitain de l'Est, en collaboration avec quatre partenaires qui seront chargés de le piloter, soit l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM), le ministère des Transports, la Ville de Montréal et la Société de transport de Montréal (STM).
Quand on veut, on peut. Et c'est ça qui se passe ce matin, a réagi de son côté Valérie Plante, pour qui ce changement de gouvernance représente une victoire. Elle réclamait depuis des mois que la Ville de Montréal puisse avoir sa place à la table des décisions pour le développement de ce projet de transport collectif d'envergure pour la métropole.
« Il faut combattre le cynisme. La décision d'aujourd'hui, moi je considère qu'elle est courageuse et elle est importante parce qu'on fait la bonne chose. On garde ce qui fonctionne, on va desservir des populations qui manquent cruellement de transport collectif et on élimine ce qui était moins consensuel. »