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Québec refuse d’affecter plus de médecins de famille dans Parc-Extension
Radio-Canada
Jhanzaib Sherwani est l’un des rares médecins de famille qui pratiquent à temps plein à sa clinique du quartier Parc-Extension à Montréal.
Présentement, on a l'équivalent de deux médecins temps plein. Je dirais que pour vraiment donner le soutien à cet arrondissement-là, on en aurait besoin de 10 à 15 de plus, estime le docteur Sherwani, qui a obtenu son droit de pratique au Québec en 2019.
La plupart de ses patients ne parlent ni anglais ni français. 85 % à 90 % des patients parlent une langue du sous-continent indien, souligne le docteur Sherwani, qui maîtrise lui-même quelques dialectes.
On est à peu près 35 000 personnes à Parc-Extension, et moi, je dirais que le taux de prise en charge est à peu près de 50 %, évalue-t-il.
Selon lui, ça crée un stress sur les hôpitaux et sur les urgences, parce que quand on ne peut pas voir de médecins de famille, on a des petits problèmes qui deviennent de grands problèmes.
Selon les données du MSSS, un peu plus de 60 % des résidents de la sous-région administrative Côte-des-Neiges–Métro–Parc-Extension ont un médecin de famille, un des taux les plus bas au Québec avec des Faubourgs–Plateau-Mont-Royal–St-Louis-du-Parc, dans le Centre-Sud de Montréal.
Pour la PDG adjointe du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal, Francine Dupuis, le quartier Parc-Extension est devenu un désert médical et la situation y est vraiment catastrophique.
La gestionnaire d’expérience regrette de n’avoir pu convaincre Québec de créer une 13e sous-région administrative à Montréal. Selon elle, cela aurait permis d’ouvrir des postes spécifiques à Parc-Extension lors du recrutement annuel de médecins de famille.
Le CIUSSS et le Département régional de médecine générale (DRMG) avons déposé la demande au ministère et malheureusement, on a eu une fin de non-recevoir, explique Mme Dupuis. C'est assez regrettable parce que ça cristallise la situation marginale de ce territoire.