Québec refrène les plans d’expansion du Collège Dawson
Radio-Canada
Le gouvernement Legault confirme avoir demandé au Collège Dawson de « travailler sur des options alternatives à son projet d'agrandissement », et ce, malgré les millions promis au cégep pour des salles de classe supplémentaires.
C'est la directrice générale de l'établissement, Diane Gauvin, qui, la première, a révélé dans un message transmis à la communauté collégiale dimanche que le projet avait subi un sérieux revers à la suite d'une rencontre avec la ministre de l'Enseignement supérieur.
La ministre, Daniel McCann, a informé le collège que son projet d'infrastructure n'irait pas de l'avant, a-t-elle écrit. Le gouvernement a choisi de prioriser, selon ses dires, les étudiants "francophones". Elle a exhorté Dawson à explorer d'autres options, comme la location.
Les 100 millions de dollars évoqués par le passé pour le développement du collège devaient l'aider à agrandir son campus bondé. Car depuis des années, le plus grand cégep anglophone du Québec – qui est aussi le plus grand cégep du Québec tout court – doit composer avec une pénurie de places.
Le manque d'espace à Dawson est documenté depuis longtemps, écrit Mme Gauvin. Sur la base de ses propres normes, le Ministère a reconnu que Dawson souffrait d'un déficit d'espace de 11 200 mètres carrés, soit l'équivalent de 10 étages de bureaux typiques.
Joint lundi, le cabinet de la ministre McCann a confirmé à Radio-Canada avoir demandé à la direction du collège de travailler sur une solution de rechange, tout en spécifiant que la décision finale d'aller de l'avant ou non avec ce projet sera prise et dévoilée dans le prochain PQI [plan québécois des infrastructures], au printemps.
L'agrandissement du Collège Dawson a été ajouté au Plan québécois des infrastructuresPQI en 2018. Le projet figurait aussi parmi ceux que le gouvernement souhaitait accélérer avec l'adoption du projet de loi 66 en décembre 2020. Mais depuis, le contexte a évolué, explique l'attachée de presse Valérie Chamula.
Deux facteurs, dit-elle, ont été pris en considération, soit la décision – annoncée au printemps dernier, lors de la présentation du projet de loi 96 – de plafonner les inscriptions dans les établissements anglophones jusqu'en 2029, ainsi que la très forte demande d'espace du côté des cégeps francophones.
Le projet d'agrandissement du Collège Dawson est loin de faire l'unanimité.