Québec recule sur la vaccination obligatoire en santé, l’Outaouais soulagé
Radio-Canada
La décision du gouvernement Legault d’imposer le dépistage obligatoire plutôt que la vaccination obligatoire pour les travailleurs de la santé déjà en poste est accueillie avec soulagement en Outaouais.
En théorie, le personnel du réseau de santé avait jusqu’au 15 novembre pour se faire vacciner contre la COVID-19. Mais Québec a finalement décidé de faire machine arrière.
La vaccination ne sera obligatoire que pour les nouveaux employés. Pour les autres, il faudra passer par le dépistage au moins trois fois par semaine. Et seuls ceux qui refuseront cette dernière option risqueront une suspension sans solde, a expliqué le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, dans un point de presse, mercredi.
Dans la région de l’Outaouais, la nouvelle est accueillie avec soulagement.
Il y a certains professionnels en soins qui sont allés se faire vacciner de peur d'être retirés sans solde. Avec l'annonce d'aujourd'hui, ça va diminuer la tension et c'est surtout, ça évite des bris de service, a réagi la présidente du Syndicat des professionnelles en soins de l'Outaouais (SPSO), Karine D’Auteuil.
En septembre, Mme D’Auteuil avait partagé sa crainte que l’obligation de vaccination des travailleurs de la santé n’accentue la pénurie de main-d'œuvre dans les établissements de la région.
Une crainte d’autant plus importante que jusqu’ici, les efforts de Québec pour recruter davantage de personnel de santé, en versant des primes, n’ont pas encore eu l’effet escompté en Outaouais. Le 14 octobre, on indiquait que 14 nouveaux employés ont ainsi pu être recrutés, alors que le besoin d’infirmières dans la région est évalué à 350 personnes.
Mme D’Auteuil précise que son syndicat continue d’encourager la vaccination de ses membres, mais elle loue les alternatives proposées.
De mettre le dépistage plus serré, [...] de faire une réorganisation du travail, de voir si on peut instaurer le télétravail pour avoir moins de contacts directs avec les collègues ou avec les patients, ce sont toutes des mesures supplémentaires qui ne s’enlignent pas vers la punition ou la dictature. C'est sûr que nous allons toujours promouvoir la vaccination, l'encourager, en faire la promotion par l'enseignement. Mais par contre, on ne peut pas aller avec la dictature et les bris de services qui étaient inévitables.