Québec : destination de choix pour les itinérants
Radio-Canada
Des itinérants de tout le pays choisissent maintenant les rues de Québec comme refuge, selon des organismes communautaires de la région. Ils réclament des actions politiques pour freiner le phénomène.
Il est difficile d'avoir des statistiques précises sur l'itinérance, même pour ceux qui côtoient les plus vulnérables tous les jours. Par contre, les organismes sont unanimes : la ville de Québec accueille maintenant des itinérants provenant de tout le Canada et tous les paliers de gouvernement devraient être interpellés par ce phénomène.
Benoît Côté travaille depuis une trentaine d’années en intervention communautaire et santé mentale. Maintenant directeur du Programme d'encadrement clinique et d'hébergement (PECH), il sent un manque de volonté politique.
Ça manque atrocement d'innovation dans le secteur de l'itinérance. Il faudrait qu'il y ait une véritable volonté politique, affirme-t-il
Selon lui, les budgets attribués dans la lutte à l'itinérance devraient au minimum tripler pour être suffisants. Il y a des programmes au fédéral et au provincial, mais c'est nettement insuffisant pour arriver à l'objectif que s'est fixé le maire Marchand d'ici 2025 de mettre fin à l'itinérance à Québec, ajoute le directeur de PECH.
Malgré le fait que l'itinérance concerne tous les ordres de gouvernement, le maire de Québec, Bruno Marchand, reconnaît que la Ville doit livrer des résultats.
La Ville de Québec doit être meilleure, le CIUSSS doit être meilleur, le ministère de la Santé et les organismes communautaires aussi. Nous devons tous être meilleurs, admet le maire.
Le directeur de PECH demande des actions politiques rapides. Nous pouvons combattre le phénomène de l'itinérance si on y met l'énergie, mais en ce moment, je ne le sens pas, ajoute M. Côté.
Le maire persiste et signe : la volonté est là, mais les résultats prendront quelque temps avant d'être concrets. Je comprends que des gens de l'extérieur n'ont pas vu encore les résultats et ils ont raison. Est-ce qu'on a les résultats que l'on devrait avoir en ce moment? La réponse, c'est non. Est-ce qu'on pose des gestes? Oui, affirme le maire Marchand.