Psychologues au public : « Le problème, c’est qu’on ne respecte pas notre expertise »
Radio-Canada
Il y a un mois, la Dre Catherine Zygmuntowisz a démissionné de son poste à l'Hôpital de Montréal pour enfants. Un établissement où elle avait amorcé sa carrière comme étudiante, avant d'y occuper un poste de psychologue pédiatrique pendant 19 ans.
La Dre Zygmuntowisz a longtemps hésité. Elle ne s'imaginait pas s’éloigner de ses précieuses collègues et d’un emploi très intéressant et très stimulant. Ni même se départir d’une tâche qu’elle juge importante pour le public.
Sauf qu’après une année sabbatique et une longue réflexion, elle a décidé de tourner la page. Pour des raisons de conciliation travail-famille, pour des raisons financières, mais aussi et surtout pour des questions d'organisation du travail.
« Honnêtement, j'étais très triste, c'était une décision très difficile. »
Depuis plusieurs années, elle naviguait entre la pratique privée et l’hôpital, deux jours par semaine. À la suite d’une décision syndicale, raconte-t-elle, elle a été contrainte de se présenter trois jours par semaine à l’hôpital.
Une configuration qui ne lui permettait pas d’avoir des revenus suffisants pour payer les frais de son cabinet et des assurances.
La Dre Zygmuntowisz regrette que ce manque de flexibilité l’ait détournée du réseau public, d’autant plus qu’elle est l'une des rares expertes du pays dans certains troubles alimentaires chez les jeunes.
C'est malheureux, parce que mon expérience n’est plus disponible dans le réseau public, se désole la psychologue, tout en précisant que la plupart des gens n’ont pas la possibilité de s’offrir ses services en pratique privée.
Elle s’inquiète aussi pour la relève, après avoir vu de nombreux collègues tourner le dos au réseau public.