Protection des Grands Lacs : les Premières Nations veulent avoir leur mot à dire
Radio-Canada
Alors que la 66e Conférence sur la recherche sur les Grands Lacs se déroule cette semaine à Toronto, des représentants des communautés autochtones disent vouloir faire partie des conversations sur leur protection et sur les enjeux liés aux changements climatiques.
Kerry-Ann Charles est membre de la Première Nation des Chippewas de Georgina Island. Elle animera jeudi une séance plénière sur la perspective Anishnabe Kwe sur les concepts fondamentaux pour l'adaptation au changement climatique dans le cadre de la conférence.
Pour elle, l’important est d’aider les personnes à comprendre les perspectives des communautés autochtones en matière de protection des Grands Lacs. Le but est donc de collaborer avec plusieurs groupes dans la société pour faire face aux enjeux.
Nous devons réagir aux enjeux climatiques tous ensemble, pas seulement les Premières Nations. L’eau, c’est la vie et c’est l'origine de tout sur la Terre. En apprenant de ma propre histoire et de mes traditions, mon rôle est de transmettre ce message aux personnes du monde occidental, dit-elle.
Selon elle, les Premières Nations devraient être au cœur des conversations concernant la stratégie de protection de l'environnement, puisqu’en tant que premier peuple à avoir habité ces terres, la communauté se sent plus proche des questions de préservation.
Un avis partagé par Alain Bartleman, avocat pour les Premières Nations et membre des Chippewas de Rama.
Consulter les Premières Nations sur les questions de préservation de l'environnement est un enjeu de sécurité. Les communautés sont là depuis des centaines, voire des milliers d’années, et elles ont des choses à nous apprendre, dit-il.
Il explique par ailleurs qu'il n'y a pas une approche autochtone, mais des approches qui varient en fonction du rapport et de la proximité aux lacs.
De nombreuses Premières Nations continuent de dépendre des lacs et des cours d’eau qui alimentent ces lacs pour se déplacer autour de leur territoire, pour exercer leurs droits de pêche traditionnelle, par exemple. Pour d’autres communautés, ce n’est pas le cas. Et donc lorsqu’on regarde la question d’accommodation, on a souvent une différence d'opinions, selon la communauté concernée, note-t-il.