Protéine durable et abondante: prêts à manger du serpent?
TVA Nouvelles
Bientôt du steak de serpent au menu? Dans le centre de la Thaïlande, un éleveur de pythons se débarrasse de la chair de reptiles à contre-cœur, faute de marché, en dépit de son potentiel nutritionnel vanté par des scientifiques.
« C'est un véritable gâchis », se lamente auprès de l'AFP Emilio Malucchi.
« Moi, je mange de la chair de python parce que je sais comment je les ai élevés. (..) Nous devons éduquer les gens sur les possibilités qu'elle offre », insiste-t-il.
Les près de 9000 serpents de la ferme d'Emilio Malucchi, dans la province d'Uttaradit (nord), sont destinés à l'industrie du luxe, qui apprécie leur peau robuste et graphique pour la fabrication de ceinturons, de sacs ou de chaussures.
La chair termine à la poubelle, ou des fermes piscicoles l'achètent pour une misère.
Dans un contexte de hausse de la demande mondiale de viande, les reptiles représentent une option jusqu'ici négligée, estiment des scientifiques, d'autant que la lutte contre le changement climatique pousse à reconsidérer les habitudes de consommation et de production alimentaire.
« Le python d'élevage pourrait constituer une réponse souple et efficace à l'insécurité alimentaire mondiale », a conclu une étude publiée en mars dans la revue « Nature » portant sur 5000 pythons réticulés et pythons birmans de deux fermes en Thaïlande et au Vietnam.
« Ils peuvent survivre pendant des mois sans nourriture ni eau, sans perdre la moindre condition physique », et se reproduire rapidement, précise l'herpétologue Patrick Aust, l'un des auteurs du papier.
Consommé depuis longtemps à petite échelle dans toute l'Asie du Sud-Est, le python n'a pas encore trouvé de débouchés internationaux malgré une texture proche du poulet, et une faible teneur en matières grasses saturées.