
Protéger les insectes pollinisateurs en passant par les pissenlits
Radio-Canada
Le groupe Ruche Campus, à l’Université de Sherbrooke, demande formellement à la Ville d’en faire plus pour protéger les insectes pollinisateurs. Cette demande survient alors que des panneaux publicitaires installés dans Sherbrooke font la promotion d’un traitement pour éliminer les pissenlits, qui sont pourtant prisés des abeilles.
Il y a place à l’amélioration. À la Ville de Sherbrooke, on va la semaine prochaine aller proposer au conseil de Ville de poser officiellement des actions pour les pollinisateurs, explique Elizabeth Cazeault, une biologiste membre du groupe.
La municipalité pourrait ainsi tenter d’obtenir le titre de Ville amie des abeilles . Pour ce faire, il faudrait cependant agir, en poussant notamment la population à mettre fin à l’élimination des pissenlits pour des raisons esthétiques. Ces fleurs représentent parfois la seule source de nourriture pour les pollinisateurs au printemps.
« Ce sont les pissenlits qu’on va voir en premier sortir du sol. Ils fournissent une nourriture, du nectar et du pollen très importants pour la survie de nos pollinisateurs qui vont bientôt se réveiller. »
Une campagne publicitaire actuellement bien visible à Sherbrooke promeut cependant d’éliminer les pissenlits, au grand désarroi d'Elizabeth Cazeault.
En voyant des affiches comme ça, je me demande si on ne régresse pas un peu dans les démarches qu’on essaie de poser, soupire-t-elle.
La propriétaire de la miellerie Lune de miel, qui effectue de la sensibilisation sur les pollinisateurs depuis 40 ans, déplore aussi cette campagne de publicité. Elle rappelle que les pollinisateurs sont essentiels aux jardins.
« Je trouve ça très désolant [...] Si on n’a plus d’insectes pour polliniser nos jardins, on a un choix à faire. Soit on a de la nourriture dans nos assiettes, ou on a une belle terrasse verte. »
Le président de cVert, l’entreprise concernée, affirme quant à lui faire sa part pour protéger les insectes pollinisateurs. Hugo Perrin dit proposer de reporter les traitements de ses clients afin d'avoir un plus faible impact sur l'environnement.