
Prostitution juvénile: les clients s’en tirent souvent, estime l'ancien enquêteur de l'opération Scorpion
TVA Nouvelles
L'ancien enquêteur responsable de l’opération Scorpion à Québec estime qu’il est toujours aussi difficile de faire condamner des clients de réseaux de prostitution juvénile.
«Il y a des filles de Québec qui ont été vendues à Montréal et il y a des clients de Montréal qui venaient dans le réseau, comme il y avait des clients de Toronto qui débarquaient ici quand ils étaient en voyage d’affaires», s’est souvenu Roger Ferland, enquêteur à la retraite du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) au micro de Benoît Dutrizac sur QUB Radio, jeudi.
Après avoir reçu de nombreuses informations du public, le SPVQ avait mandaté l’enquêteur de documenter le phénomène de prostitution juvénile à Québec. L’opération lancée en 2002 a mené à l’arrestation de 16 proxénètes et d’une quinzaine de clients.
«Ç’a été le dossier le plus difficile de ma carrière», a souligné Roger Ferland.
Il aura fallu trois ans pour en arriver aux dernières condamnations. Le policier retraité estime que d’autres réformes doivent être apportées en matière de justice.
«Depuis ce temps-là, il n’y a pas eu beaucoup d’enquêtes de faites qui sont allées jusqu’à arrêter des clients. Il y en a à l’occasion, mais chaque fois, c’est un combat à la Cour, ça devient extrêmement difficile et coûteux pour les organisations alors il y a d’autres décisions qui sont prises», a-t-il expliqué..
«Il faut arrêter de faire témoigner nos victimes deux, trois, quatre, cinq, six fois. Il faut inverser le fardeau de la preuve à un moment donné. Il y a des lois qui ont été suggérées. Le parti Conservateur avait fait augmenter la barre pas mal. D’autres partis, dont celui de M. Trudeau en ce moment sont en train de lousser beaucoup d’affaires», a-t-il estimé