Propagande russe : le mea culpa de Marina Ovsyannikova
Radio-Canada
La vie en exil n’est pas aussi facile qu’elle en a l’air pour Marina Ovsyannikova.
Nous l’avons rencontrée dans un café du centre-ville de Paris, au début de juin, par un après-midi ensoleillé.
Elle est libre, mais se sent encore en danger.
Mes amis me demandent souvent à la blague si je préfère mourir frappée par une voiture ou empoisonnée au Novitchok, dit Marina en riant avec une désinvolture aussi surprenante que déstabilisante.
Mais je me dis que Vladimir Poutine a de bien plus gros problèmes que moi aujourd’hui. Donc, j’essaie de ne pas trop m’inquiéter pour ma sécurité personnelle.
Toujours est-il que Marina Ovsyannikova ne peut pas sortir sans garde du corps et doit toujours se méfier des gens qui rôdent autour d’elle.
La journaliste de 44 ans ne peut rien laisser au hasard, et ce, même si elle vit aujourd’hui à 3000 kilomètres de Moscou, en exil à Paris depuis cinq mois.
D’ailleurs, n'eussent été la France et l’organisme Reporters sans frontières qui ont organisé et facilité en secret son départ de la Russie, Marina serait fort probablement en prison avec d’autres dissidents.
Elle est accusée d'avoir plusieurs fois discrédité l'armée russe, comme c'est interdit par la loi; et ce crime est passible de 15 ans d'emprisonnement.