Projet de loi sur l’urgence sanitaire : bisbille entre Québec et l’opposition
Radio-Canada
Loin de calmer le jeu, le dépôt du projet de loi 28, censé mettre un terme à l'état d'urgence sanitaire, a semé la bisbille entre le gouvernement Legault et les partis d'opposition.
La confusion régnait à l'Assemblée nationale, jeudi, au lendemain de la présentation de la pièce législative par le ministre de la Santé, Christian Dubé, quant à la nature même du document et aux intentions réelles du gouvernement. L'appui de l'opposition semble loin d'être acquis.
Selon les partis d'opposition, contrairement à ce que prétend le gouvernement, la future loi 28 n'aura pas pour effet de mettre un terme à l'état d'urgence sanitaire ni de limiter son pouvoir de conclure des contrats de gré à gré.
De plus, on l'accuse de manquer de transparence, de faire preuve de malhonnêteté et de chercher à profiter de l'échéance électorale, vu que la fin de l'état d'urgence est reportée au 31 décembre, soit bien après la date de l'élection générale du 3 octobre.
C'est un peu comme si les élus de l'opposition et le ministre de la Santé n'avaient pas en main le même document.
Comme il avait fait la veille, sur la défensive, le ministre Dubé a cherché à se faire rassurant en point de presse, en disant qu'un breffage technique destiné à l'opposition serait prévu la semaine prochaine, probablement lundi, pour clarifier les choses. Il a maintenu que son projet de loi, qui ne compte que huit articles, devait être adopté dans sa forme actuelle.
Mais ce projet de loi est délibérément flou, pour faire en sorte que tout ce qui est en place continue à être en place, a réaffirmé jeudi la cheffe de l'opposition officielle, Dominique Anglade, qui estime que le gouvernement n'arrive pas à justifier pourquoi il entend maintenir l'urgence sanitaire au cours des neuf prochains mois pour des raisons spécifiques qui ne sont pas spécifiées dans le projet de loi.
Il y a un élément de malhonnêteté dans ce projet de loi, parce qu'il vise à prolonger l'état d'urgence, versus lever l'état d'urgence, selon Mme Anglade, en ajoutant que le gouvernement Legault agissait dans ce dossier de manière partisane pour en tirer un avantage électoral.
Selon Québec solidaire, la place du projet de loi 28, c'est dans la déchiqueteuse, a résumé le député Vincent Marissal, qui rejette le document dans son ensemble, tout comme l'approche du gouvernement.