Produits modifiés à l'épicerie: toujours moins pour notre argent
Le Journal de Montréal
Les consommateurs ne sont pas les seuls à devoir gérer la hausse du prix des aliments. Les entreprises qui fabriquent la nourriture sont dans le même bateau et elles modifient la recette de leurs produits afin d'économiser de l’argent. Notre santé est-elle en jeu?
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«Je fais le parallèle avec les pesticides. Ceux qu’on utilise en alimentation sont tous sécuritaires de façon individuelle. Mais est-ce que le cocktail est toxique?» illustre l’agronome et économiste Pascal Thériault, de l’Université McGill.
Il parle du remplacement d’ingrédients entiers par des extraits, comme du cacao qui devient de l’extrait de cacao et qui fait qu’une barre tendre ne contient plus de chocolat.
Ce phénomène porte un nom: la déqualiflation (skimpflation en anglais), une combinaison des mots qualité et inflation qui veut dire qu’on réduit la qualité d’un produit.
C’est le petit frère de la réduflation, qui consiste à réduire la quantité d’un produit dans l’emballage et qui constitue une hausse de prix.
Le problème, dans les deux cas, c’est que les fabricants n’ont pas à le déclarer. «Les anciennes et les nouvelles versions ne se côtoient pas. Même si on voulait comparer les ingrédients, on ne peut pas», ajoute M. Thériault.
On passe en moyenne 30 minutes à l’épicerie, où se trouvent 50 000 produits, ce qui fait qu’on en voit 25 par seconde. «C’est certain qu’on n’a pas le temps de regarder ou de se souvenir des ingrédients», assure l’expert.
Alors qu’il manque encore 16 000 travailleurs sur le plancher dans nos magasins et que cela pèse lourd sur les épaules de 47% des employés, selon un nouveau sondage de Léger obtenu par Le Journal, les détaillants craignent le pire si on vient les priver en plus de leurs travailleurs étrangers temporaires (TET).
Le port de Montréal enclenche son premier jour de lock-out lundi dans le conflit de travail qui oppose l’Association des employeurs maritimes (AEM) et le Syndicat des débardeurs du port de Montréal. Un arrêt de travail qui aura des conséquences économiques «immédiates» et majeures si le conflit se prolonge.