Productivité, jour férié et semaine de quatre jours!
Radio-Canada
La productivité, ce n’est pas produire plus, mais mieux. La productivité, c’est réussir à augmenter la valeur de notre production par heure travaillée. En disant qu’il ne souhaitait pas ajouter un jour férié pour ne pas nuire à la productivité, on imagine que François Legault voulait plutôt parler, dans les faits, du produit intérieur brut.
En réalité, on pourrait dire que des citoyens plus heureux et plus reposés, qui bénéficient d’un congé payé supplémentaire dans leur année, pourraient fournir un effort plus efficace durant les jours de travail, ce qui pourrait peut-être permettre d’augmenter la productivité.
Tout en figurant parmi les pays les plus productifs du monde, la France, l’Italie, la Norvège et la Suède sont aussi au nombre des nations qui octroient le plus de journées de vacances et de jours fériés. Il semble donc peu probable que la productivité soit négativement affectée par l’ajout d’un congé.
C’est peut-être le contraire qui se produit, d'ailleurs. Prenons l’exemple de la semaine de quatre jours. On ne parle pas ici de l’ajout d’une journée de congé dans l’année, mais bien d’une journée de répit supplémentaire sur une base hebdomadaire.
Plusieurs études de cas et projets pilotes ont été réalisés dans des entreprises qui ont tenté de mettre en place la semaine de quatre jours. On arrive, de façon générale, à la conclusion que les bénéfices dépassent les coûts.
Pour compenser la perte de 20 % du temps de travail, il faut augmenter la productivité d’au moins 25 %. Chez Microsoft, Uniqlo, dans des entreprises en Islande, au Japon, en Nouvelle-Zélande, avec une semaine de quatre jours, la productivité a augmenté en moyenne de 25 à 40 %. Autrement dit, la réduction de 20 % du temps de travail est venue apporter un bénéfice net à ces sociétés. Fascinant, n’est-ce pas?
La raison en est simple : 78 % des employés se disent plus heureux et moins stressés, donc plus productifs, alertes et créatifs au travail. De plus, 63 % des entreprises disent que cela permet d'attirer plus de recrues; elles observent une hausse de la rétention du personnel, ce qui veut dire moins de coûts de formation, une baisse de l'absentéisme ainsi qu'une diminution du nombre de congés de maladie.