Procréation assistée : la gratuité vire au « cauchemar » pour des patientes
Radio-Canada
Le conflit entre les cliniques de fertilité et le gouvernement perdure. Insatisfaites de la nouvelle loi en matière de procréation assistée, elles interrompent une après l’autre leurs services. Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux (MSSS), Lionel Carmant, lui refuse de les rencontrer. Les personnes infertiles pressent les parties de s’entendre.
On est pris en otage et on nous en fait porter les conséquences, en plus de devoir porter le fardeau de ne pas être en mesure de concevoir, déplore Marie-Pier Fortier qui a vu sa fécondation in vitro (FIV) annulée, fin novembre. Depuis, rien ne bouge.
Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Lionel Carmant, annonçait en grande pompe, mi-novembre, l’entrée en vigueur de la gratuité d’un traitement de fécondation in vitro. Ce qui devait être une bonne nouvelle s'est transformé en cauchemar pour plusieurs couples infertiles.
En plus de refuser de nouveaux patients, Fertilys et OVO/Procréa, les plus importantes cliniques de fertilité de la province, ont interrompu tous leurs services couverts par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). La clinique Gynesys, à Montréal, qui ne possède pas de permis pour effectuer des fécondation in vitroFIV, mais qui peut procéder à d’autres traitements de fertilité a aussi mis fin à ses services couverts par la Régie de l'assurance maladie du QuébecRAMQ.
Procréa, la seule clinique de procréation assistée dans l’est du Québec avait continué d’offrir ses services d’inséminations artificielles jusqu’en janvier, en espérant que le conflit se règle avant 2022. Quatre jours après la nouvelle année, elle y mettait fin.
Bianca Boucher a reçu un appel mardi d’une infirmière lui informant que sa prochaine insémination artificielle était annulée, et ce, après avoir commencé sa médication. Pendant plusieurs jours, elle s'est injectée des hormones dans le ventre pour rien.
« C'est très frustrant. Mon endométriose fait en sorte que les hormones m'affectent énormément. J'ai beaucoup de douleurs. »
Deux autres cliniques privées détiennent un permis pour exercer des activités de procréation assistée au Québec, dont la fécondation in vitroFIV. Le Centre de fertilité de Montréal, qui offre un plus petit volume de services, poursuit ses activités couvertes par la Régie de l'assurance maladie du QuébecRAMQ.
Miacleo, à Longueuil, a ouvert ses portes il y a moins d’un mois. Très peu de services y ont débuté. Certaines clientes rapportent n'avoir aucune garantie que les traitements débuteront au moment venu en raison du conflit.