Procès pour trafic humain : l’avocat de Kalib Rahi détruit la crédibilité de la plaignante
Radio-Canada
La défense au procès de Kalib Rahi a relevé de nombreux trous de mémoire, des contradictions et des incohérences dans le témoignage de la première plaignante au second jour des audiences à Toronto. L'individu de 31 ans fait face à neuf accusations d'agression sexuelle, de menaces de mort, de trafic humain et d'extorsion. Les faits reprochés se seraient produits de 2016 à 2018 en Ontario et au Québec.
La plaignante est une jeune mère de famille qui vit dans l'Est de l'Ontario, lorsque l'accusé lui promet un emploi pour livrer des chiots en Ontario. Elle est divorcée, a des enfants, est sans diplôme collégial ni argent, mais elle a une passion pour la mode et les chiens.
Le travail consiste à livrer les chiens chez des clients, mais elle allègue que Kalib Rahi lui a très vite proposé de travailler comme prostituée pour rembourser des dettes qu'elle avait contractées au début de leur rencontre en 2016.
En terminant son interrogatoire mercredi, la Couronne a révélé au jury que l'accusé avait réalisé une vidéo à l'insu de la plaignante et qu'il la menaçait de la remettre à son petit ami si elle le dénonçait à la police.
La défense a toutefois relevé mercredi des incohérences et de nombreux oublis dans le témoignage de la femme au point où la Couronne a dû lui relire sans arrêt ses déclarations à la police en septembre 2018.
Et pour cause: l'avocat Loui Dallas apprend à la cour que la plaignante endure des pertes de mémoire depuis un accident de voiture à l'âge de 12 ans.
Oui, mais on n'est pas convaincu que l'accident en soit la cause et le diagnostic n'a été posé que quelques mois plus tard, répond-elle.
La plaignante explique que cette défaillance a toujours un impact sur sa vie de tous les jours. Elle reconnaît qu'elle n'en a pas parlé avec la police lorsqu'elle a rempli sa déposition au poste, mais seulement aux procureurs.
Me Dallas a ensuite demandé à s'adresser au juge en aparté à ce sujet en l'absence du jury, si bien que la presse n'est pas autorisée à révéler le contenu des plaidoiries.