Procès de Daniel Laframboise : la Couronne présente les « personnages »
Radio-Canada
Johanie Bellemare St-Georges poursuit son témoignage au palais de justice de Rouyn-Noranda dans le procès de Daniel Laframboise, accusé de diverses infractions à caractère sexuel. Outre son « livre de punitions », elle a exposé des « personnages » qu’aurait inventés l’accusé pour la menacer et la harceler en ligne.
Maître Julien, soumise Éloïse, soumise jolie et l’autre moitié. Ce sont quelques-uns des personnages qui auraient correspondu avec Johanie Bellemare St-Georges lors des 11 années où elle serait restée sous l’emprise de Daniel Laframboise.
Leurs courriels, perçus par la plaignante comme des formes de menace, l'auraient dissuadée de couper les ponts avec l’accusé. Certains messages auraient menacé de diffuser des photos intimes de Mme Bellemare St-Georges pour la forcer à exercer des pratiques de bondage, de discipline, de domination, de soumission et de sadomasochisme (BDSM).
Tu penses-tu vraiment que tu t'étais débarrassé de moé de même, la conne? [...] Du bonheur, c'est pas fait pour toé, t'as pas le droit à ça pis tu le sais, crisse de conne. Tu vas arrêter de faire chier à Daniel pis tu vas faire ta job, hostie, mentionne un courriel daté du 26 avril 2010 qu’elle aurait reçu.
La Couronne, représentée par Me Andrée-Anne Gagnon et Me Émilie Larose, soutient que Laframboise est l’instigateur de ces messages.
« Au cours des prochaines semaines, nous tenterons de vous convaincre, hors de tout doute raisonnable, que Daniel Laframboise a manipulé [la plaignante] de différentes façons, dont l’envoi de milliers de courriels provenant de fausses identités afin que celle-ci ait des contacts sexuels divers avec lui », a déclaré Me Gagnon au tribunal au premier jour du procès.
Mme Bellemare St-Georges considère que les menaces qu’elle aurait reçues visaient à la convaincre de devenir une bonne soumise. Sa soumission lui aurait été présentée comme une façon de s’en sortir.
Emménagée chez Laframboise et sa famille vers mai 2007, la plaignante estime qu’elle était à l’époque vulnérable en raison de ses démêlés judiciaires et de sa consommation de drogues et d’alcool.
Le jour où chienne rose se laissera traiter comme un objet sans avoir d’émotions ou de réactions, Maître D et elle auront réussi une grande victoire et un énorme pas aura été franchi dans la mission, indique un courriel daté de février 2009 et qui ferait allusion à Mme Bellemare St-Georges.