Procès d’une manifestante arrêtée lors du démantèlement d’un camp de sans-abri
Radio-Canada
Des policiers de Halifax ont témoigné mardi qu'une femme de 26 ans avait retiré le masque chirurgical d'un agent et donné des coups de pied à deux autres policiers, alors que des employés de la Ville démantelaient un campement improvisé de sans-abri, à l'été 2021.
L'avocat de la défense Asaf Rashid a déclaré que le procès de Natasha Danais, accusée de voies de fait, est le premier de quatre procès liés à cette manifestation devant l'ancienne bibliothèque publique de Halifax.
Environ deux douzaines de personnes avaient été arrêtées lors de cette manifestation, au cours de laquelle la police a aspergé de gaz poivré certains manifestants. Il y a également eu des scènes de bousculades, avec des bouteilles d'eau lancées vers la police.
Mme Danais fait face à une accusation d'entrave au travail des policiers et à trois chefs de voies de fait contre des agents, lors du procès en Cour provinciale de la Nouvelle-Écosse.
Cette manifestation a eu lieu le 18 août 2021. Le conseil municipal avait adopté un règlement ordonnant le retrait des tentes et des cabanons qui surgissaient ici et là dans la ville pour abriter les personnes en situation d'itinérance.
Une vidéo a été présentée au tribunal mardi et le procureur Michael Coady a appelé à la barre l'agent Conor Gillam, qui avait été parmi les policiers qui essayaient de repousser les manifestants dans le parc pour laisser les employés municipaux démanteler le campement. C'est lui qui a soutenu que l'accusée lui avait retiré son masque.
Lors du contre-interrogatoire, l'agent Gillam a admis qu'il ne pouvait pas voir Mme Danais sur la vidéo saisir son masque, mais le policier a déclaré qu'il pensait que c'était bien elle.
Plus tard mardi, l'agent Chris DeLong a témoigné que Mme Danais lui avait donné un coup de pied dans la cuisse après être tombée sur le dos.
Mais l'avocat de la défense lui a demandé pourquoi, dans la vidéo, on semblait le voir lui-même donner des coups de pied à Mme Danais plus tôt dans la manifestation, alors qu'elle était debout devant lui. Le policier a nié l'avoir frappée: il a dit qu'il levait le genou en état de légitime défense.